Projets à Pont-Rouge: des citoyens veulent des réponses

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Par Denise Paquin
Projets à Pont-Rouge: des citoyens veulent des réponses

Intrigués par l’annonce de l’acquisition du couvent des Soeurs de la Charité de Saint-Louis, en avril, puis alertés par la transformation de l’hôtel de ville en clinique médicale, cinq habitués des réunions du conseil municipal expriment publiquement leurs craintes parce qu’ils disent ne pas être entendus.

À défaut d’avoir pu rencontrer le conseil dans une ultime tentative de conciliation, Lise Lachance, Jean Théorêt, Mario Dupont, François Paradis et Jacques Tessier se sont tournés vers le Courrier. Ils sont certains de ne pas être les seuls parmi les 9 000 habitants de Pont-Rouge à penser que le conseil manque de vision et de planification.

L’annonce de l’acquisition du couvent des soeurs, en avril, leur a mis la puce à l’oreille. «En décembre, c’était d’acheter 75 pieds de terrain, aujourd’hui c’est le couvent au complet», lance François Paradis.

S’il reconnaît que le manque de locaux était un problème connu, le gestionnaire à la retraite croit que «la machine s’est emballée», que le projet a été «bâclé». «S’ils avaient voulu un projet rassembleur, ils l’auraient bâti et l’auraient vendu à la population», expose M. Paradis.

Le comité estime aussi que la Ville improvise en basant un investissement de 4,3 millions $ sur trois évaluations sommaires de l’état du bâtiment. Les citoyens ont fait appel à la Loi d’accès à l’information pour obtenir les rapports. Ils en ont obtenu deux, dont un caviardé, mais pas le troisième qui confirmerait la présence d’amiante dans les murs, selon le comité. La firme a refusé que son document soit rendu public.

Mario Dupont déplore que ces rapports ne soient pas exhaustifs et qu’ils ne comportent pas d’analyse du sol ni d’analyse sismique. Au sujet de l’amiante, Jean Théorêt affirme que sa présence exclut toute modification des locaux existants, à moins d’entreprendre des travaux de décontamination dont le coût pourrait devenir prohibitif. Il propose qu’une estimation soit faite.

De plus, le comité vigilance craint que la conversion du couvent en centre communautaire et en hôtel de ville devienne un gouffre financier parce que les subventions attendues ne viendraient pas ou que des travaux s’ajouteraient. Il brandit l’exemple du centre communautaire pour Saint-Augustin-de-Desmaures, dont le coût est passé de 12 à 19,2 millions.

Lise Lachance est la critique la plus virulente de la gestion municipale. Comme les autres membres du groupe, elle est favorable à l’implantation d’une clinique médicale à Pont-Rouge, mais pas dans l’hôtel de ville.

Comme la décision semble inéluctable, elle s’insurge contre la cohabitation des employés municipaux avec la clinique jusqu’en octobre 2016, moment où le couvent deviendra un édifice municipal.

La Ville a dévoilé son plan de transition lors de la réunion du 8 septembre. Une partie des bureaux de l’hôtel de ville seront réquisitionnés pour héberger les nouveaux médecins. Les employés des loisirs seront déménagés au sous-sol. «A-t-on pensé au coût de cette transition, au rendement des employés, à la confidentialité?» demande Mme Lachance. Elle signale que le propriétaire de Place de l’église a offert des locaux à la Ville pour accueillir les médecins durant la transition. L’offre a été refusée.

Elle signale enfin que les interventions des citoyens sont désormais limitées aux réunions du conseil. Depuis le 8 septembre, le conseil applique un règlement adopté en juillet 2014 qui encadre les périodes de questions.

Le comité vigilance invite donc les Pontrougeois à assister aux réunions du conseil pour s’informer et demander des comptes aux élus. Enfin, il demande à la Ville de respecter l’opinion des citoyens «puisque ce sont eux qui vont payer», dit François Paradis.

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