Gestion de l’offre : les agriculteurs manifestent

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Par Denise Paquin
Gestion de l’offre : les agriculteurs manifestent

Une cinquantaine d’agriculteurs des régions de Québec et de la Côte-Nord ont joint quelques centaines de producteurs du Québec alors que se poursuivent les négociations du Partenariat transpacifique (PTP). Cet accord commercial vise à libéraliser le commerce entre 12 États , dont le Canada, les États-Unis, le Mexique, le Pérou et le Chili, le Japon, la Malaysie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Une nouvelle ronde de négociation a eu lieu du 24 au 27 juillet et les ministres du Commerce sont en réunion jusqu’au 31 juillet à Hawaï pour tenter de finaliser l’entente.

Les producteurs de lait, d’œufs et de volailles ont demandé au ministre Bernier ainsi qu’au lieutenant Stephen Harper au Québec, le ministre Denis Lebel, lors d’une manifestation à Roberval le 27 juillet, de rappeler au premier ministre son engagement à préserver intégralement la gestion de l’offre dans les négociations en cours depuis 2012.

La présidente de la fédération régionale de l’UPA, Jacynthe Gagnon, a rappelé que les pressions sur le Canada, principalement des États-Unis, pour qu’il ouvre ses marchés sont très fortes. «Le gouvernement fédéral répète qu’il défendra la gestion de l’offre dans le cadre des négociations, mais les producteurs sont tout de même très inquiets», a déclaré la présidente de la fédération régionale de l’UPA, Jacynthe Gagnon. Les producteurs ont aussi en mémoire le récent accord commercial signé avec la Communauté économique européenne qui a ouvert la porte à 17 700 tonnes de fromages européens en 2013.

Mario Delisle, vice-président du Syndicat de l’UPA de Portneuf et producteur laitier à Saint-Basile, a souligné qu’il «faut protéger les acquis et en plus, cela ne coûte rien au gouvernement, nous ne sommes pas subventionnés».

Les secteurs laitiers et avicoles, au Québec, représentent près de 8,2 milliards de dollars du PIB du Canada, 92 000 emplois et 1,38 milliard versés en taxes et impôts, a rappelé l’UPA.

Réponse équivoque

Les deux ministres interpellés ont donné des réponses contradictoires aux agriculteurs, selon ce qui en a été rapporté par les quotidiens Le Soleil et Le Quotidient.

Alors que le ministre Maxime Bernier a rappelé que le mandat du négociateur fédéral était «de préserver le système de gestion de l’offre de façon intégrale, avec ses trois piliers, c’est-à-dire le contrôle de la production, le contrôle des prix et le contrôle des importations», le ministre Denis Lebel a indiqué qu’il n’était pas capable de promettre le résultat de la négociation, que «l’ensemble des secteurs économiques du pays sont importants» et que le Canada devait être partie prenante de l’accord.

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