La peinture intuitive de Suzanne Belleau

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Par Gaétan Genois
La peinture intuitive de Suzanne Belleau
Suzanne Belleau expose ses œuvres à la Bibliothèque Anne-Hébert. (Photo : Gaétan Genois)

La bibliothèque Anne-Hébert de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier accueille jusqu’au 4 mai les œuvres intuitives de l’artiste Suzanne Belleau. Originaire de Pont-Rouge et résidente de Portneuf, cette adepte de la peinture naïve y présente 18 de ses toiles.

« Il y a de la viande sans viande et du pain avec pas de beurre. J’ai un c.v., pas de c.v. ».

La peinture de Suzanne Belleau est à 100 % intuitive et ne s’embarrasse nullement des conformités d’usage.

Pour cette enseignante à la retraite, la pratique artistique remonte à 2007, le jour où un de ses amis est arrivé chez elle avec les pots des couleurs primaires et une toile.

« Il avait décidé que j’essaierais de peindre, et c’est comme ça que ça a commencé », explique-t-elle.

Dès le début, la méthode était peu orthodoxe. Au lieu du pinceau, Mme Belleau s’est servie de chiffons provenant de vieux vêtements, de grattes à gyproc et de spatules. L’usage du pinceau est venu plus tard.

« Au début, je peignais mes fonds avec des vieux bas, décrit-elle. Ça me faisait un contact direct avec la toile et la peinture. Je n’en avais jamais fait, mais c’était un bon début. »

Plus de 25 expositions

Sa première exposition a eu lieu à Deschambault. « J’ai eu la chance d’exposer au bistrot L’Angélus. Ils m’ont fait confiance. Ça a fonctionné et ça m’a fait une première diffusion. » Depuis, elle a 25 expositions ou plus à son actif. Elle ne les a pas comptées. Elle en a présenté quelques-unes chaque année, sauf pendant la pandémie. Elle a notamment présenté ses toiles à la Maison historique O’Neill, sur le boulevard Hamel. « Sainte-Catherine a été l’endroit où j’ai été le mieux accueillie », confie-t-elle. En plus de l’implication des responsables, une chose qui lui a particulièrement plu est la présence d’une école primaire dans le voisinage immédiat de la bibliothèque. « Je vois des enfants ici. On voit qu’ils ont envie de peindre. Plusieurs m’ont dit qu’ils aimeraient ça. Je leur explique qu’ils ont juste à commencer, c’est tout. »

Non conformiste

Cette artiste non conformiste aime exposer dans des endroits où on ne vient pas nécessairement pour voir de l’art. Des endroits comme un garage, ou une fabrique d’armoires de cuisine où elle a déjà accroché ses œuvres. Le Normandin de Donnacona l’a aussi reçue, et certaines de ses toiles ornent les murs du gîte Aux Quatre Délices, à l’angle des routes 138 et 365 à Neuville. Quelques-unes de ses toiles ont également été sélectionnées pour la collection Viva de DeSerres.

L’artiste Suzanne Belleau devant l’une de ses œuvres. Photo : Gaétan Genois

Voir ce que ça donne

« Je ne suis pas très symposium et pas très vernissage, livre-t-elle. Je ne peux pas faire de commandes. Je ne sais même pas ce que je vais peindre quand je commence une toile. Ça part de mes pots de couleurs, après on voit ce que ça donne. »

D’une façon, Suzanne Belleau donne suite à sa carrière d’enseignante en faisant du remplacement à l’école. « J’aime ça, parce que je m’ennuie des enfants. C’est une petite école, c’est vraiment agréable ».

Garder son cœur d’enfant

Préoccupée par ce qui se passe dans le monde, Suzanne Belleau croit qu’il faut savoir garder son cœur d’enfant. « Je voudrais que les enfants ne cessent jamais d’être des enfants, insiste cette grand-maman de deux petits avec lesquels elle partage son art naïf et heureux. La beauté du monde est de plus en plus rare, mais la beauté, c’est ce que chacun peut produire avec des couleurs. » Dès le début de la rencontre du 2 avril avec l’artiste, cette dernière annonçait justement ses couleurs dans un petit texte : « Je suis assez convaincue que l’on peut tous chanter, peindre, jouer, écrire, gratter des cordes et plus encore. Il faut juste commencer. Peu importe qui je suis, voici ce que je fais. »

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