Les agriculteurs manifestent à La Malbaie

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Par Gaétan Genois
Les agriculteurs manifestent à La Malbaie
Le 15 mars, les producteurs agricoles ont manifesté leur mécontentement. (Photo : Offerte par UPA Capitale-Nationale - Côte-Nord)

Le 15 mars, plus de 200 producteurs agricoles ont établi un convoi d’au-delà d’une centaine de tracteurs, à La Malbaie et à Baie-Comeau. Les défilés ont roulé jusque devant deux bureaux de députés de la CAQ afin d’interpeller le gouvernement à propos de la crise qu’ils vivent présentement.

La porte-parole de l’agriculture pour la Capitale-Nationale et députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa, et le député de René-Lévesque Yves Montigny ont tous deux reçu la visite des agriculteurs mécontents venus partager leurs inquiétudes.

Un autobus rempli, parti du restaurant Chavigny à 7 heures du matin, a transporté des producteurs, productrices et relèves agricoles provenant du Tout-Portneuf et également de Saint-Augustin-de-Desmaures en direction de Charlevoix.

Le rassemblement charlevoisien avait lieu sur les berges Alexis le Trotteur de Clermont, avec départ sur la route 138 vers le bureau de la députée Bourassa. Une conférence de presse a été tenue devant le bureau.

Les députés Bourassa et Montmigny ont écouté les messages des producteurs et ont discuté avec eux.

Tout ce beau monde était de retour dans Portneuf vers 17 h. « C’est une manif qui était pacifique, positive. Nos producteurs ne sont pas là pour seiner des sous à qui que ce soit, précise Christian Hébert, président de l’Union des producteurs agricoles de Portneuf. »

Crise économique

« On est conscients qu’on vit une crise économique, dans notre secteur, mais aussi dans tout le Québec, dit-il. Ce qu’on demande, c’est que les sous qui devaient servir à l’agriculture servent réellement à l’agriculture. On est tannés que le budget du MAPAQ soit détourné comme financement vers les municipalités ou vers différents fonds où l’argent dort dans les comptes de l’état au lieu d’en faire profiter nos producteurs. »

De fait, Christian Hébert insiste sur le fait que chaque dollar qui est mis en agriculture devrait vraiment servir à l’agriculture. Il demande aussi comment on pourrait faire mieux, rendre les programmes plus efficaces et exiger moins de paperasse.

Chute du revenu net

Selon le président de la Fédération, Yves Laurencelle, le revenu net agricole n’a jamais été aussi bas. Agriculture et Agroalimentaire Canada constate une chute de 49,2 % en 2023, alors qu’une baisse de revenu de 86,5 % est prévue en 2024.

« Lorsqu’on questionne le gouvernement sur ce qu’il compte faire pour soutenir les producteurs, on se fait répondre que c’est à la Financière agricole du Québec d’intervenir alors qu’on clame depuis des années que leurs programmes doivent être actualisés et bonifiés. C’est la maison des fous d’Astérix », lance-t-il.

La clé sur la porte

Yves Laurencelle rappelle que plusieurs agriculteurs ont mis la clé sur la porte. La santé psychologique est en déclin alors que la lourdeur administrative s’accentue.

« On nous demande d’être résilient, de s’adapter aux changements climatiques, de répondre aux attentes sociétales toujours plus élevées, de couper dans nos dépenses et de continuer à nous endetter », déplore-t-il, soutenant qu’avec moins de 1 % du budget consacré à l’agriculture, le Québec et le Canada sont parmi les endroits au monde où le soutien au milieu agricole est le plus faible.

Un milliard en 2023

Selon les chiffres du MAPAQ et de la Financière agricole, les compensations pour 2023 se chiffreront à plus d’un milliard de dollars, en comparaison d’une moyenne de 440 millions par année dans les dix dernières années.

En outre, Québec a demandé au gouvernement fédéral le déclenchement d’une initiative Agri-relance pour les producteurs les plus touchés par les excès de pluie.

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