Leur faute et la nôtre (1)

par Robert Jasmin
Leur faute et la nôtre (1)

Un texte de Jean-François Lisée dans le Devoir du 24 février sur l’attitude anti-québécoise de certains nouveaux arrivants a provoqué un tsunami de réactions et ça continue. Ce refus radical de l’identité québécoise y est illustré par de nombreux exemples de faits vécus dans des écoles de Montréal et de Laval, là où se jouera notre destin. Lisée cite au début de son texte, Emmanuel Lapierre, l’auteur de Le duel culturel des nations (Boréal) :»Dans toutes les écoles de la région de Montréal où j’ai travaillé ces 15 dernières années, je n’en reviens pas de constater l’attitude de mépris ou de honte à l’égard de la langue et de la culture québécoise».

Dans un des témoignages, une enseignante d’un collège
raconte : «les élèves détestent les francophones. On fait la vie très dure à ceux qui veulent parler français et défendre le fait français : ils sont humiliés et dénigrés en personne et sur les réseaux sociaux». Une autre rapporte que dans une discussion sur les valeurs culturelles, deux élèves «de souche» qui voulaient s’exprimer ont été huées en disant que les Kebs (les Québécois) n’avaient pas de valeurs et l’un d’eux d’origine maghrébine lui a dit :»madame, vous ne pouvez pas comprendre parce que les Kebs, vous n’avez pas de culture».

Cet ignorant n’a donc pas entendu parler de nos cinéastes, prisés partout dans le monde ; du phénomène de l’édition qui fait du Québec un des pays où il se publie le plus de livres au prorata de sa population ; des poètes comme Gaston Miron qui sont étudiés dans les cours de français au Brésil ; de nos chansons qui sont chantées partout dans la francophonie, etc. Une des raisons qui expliquent cette attitude anti-québécoise pour ne pas dire raciste, c’est le comportement des parents et la perception que ceux-ci ont de leur société d’accueil. Car, enfants, ces jeunes n’étaient pas racistes, ils le sont devenus souvent en entendant parler leurs parents.

Lorsqu’on quitte son pays pour aller faire sa vie ailleurs on est en droit de demander le respect dû aux nouveaux arrivants mais ce droit comporte le devoir d’être respectable. On est respectable quand on fait l’effort de venir à nous à travers notre histoire, nos traditions et nos valeurs. Quant aux «de souche», nous devons nous aussi nous questionner car pour être respecté, il faut d’abord se respecter soi-même.

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