Oser parler du suicide  

Pierre Paquet

pierre.paquet@courrierdeportneuf.com

Oser parler du suicide  
Les intervenants du Centre de prévention du suicide de l'Arc-en-Ciel. De gauche à droite : Michèle Lefebvre, Danye Leboeuf-Poirier et Khélian Lacombe. (Photo : Offerte par l'Arc-en-Ciel)

C’est sous le thème « Mieux vaut prévenir que mourir. Ose parler du suicide » que s’est déroulé la Semaine de prévention du suicide, du 4 au 10 février.

Le CIUSS de la Capitale-Nationale mentionne que « la Semaine nationale de prévention du suicide met de l’avant l’importance de la prévention et encourage les gens à oser parler du suicide malgré les craintes ou l’inconfort, puisqu’agir peut faire toute la différence. » 

 Des morts évitables

Le suicide constitue l’une des plus importantes causes de mortalité prématurée évitable. Dans la région de la Capitale-Nationale, entre 2017 et 2021, il occupait le 2e rang des décès chez les 18-39 ans ainsi que chez les 40-49 ans.

Au Québec, on compte près de 1 100 suicides par année, soit une moyenne de trois personnes qui s’enlèvent la vie chaque jour. Pour chacun de ces décès, 6 à 10 personnes sont endeuillées et de nombreuses autres sont ébranlées. Par surcroît, pour chaque suicide, 20 à 30 personnes font une tentative et 200 ont des idées suicidaires.

Par la voix de son président-directeur général, Hugo Fournier, l’Association québécoise de prévention du suicide a rappelé que « le suicide touche toutes les strates de la population : tous les genres, tous les groupes d’âge, toutes les professions ». Il insiste sur l’importance de se mobiliser collectivement afin de perdre moins de proches. « Ce sont des morts évitables. Nous pouvons tous jouer un rôle pour les prévenir » a-t-il ajouté.

Plus d’hommes en meurent

Dans son rapport Les comportements suicidaires au Québec : Portrait 2024, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) montre que le taux de suicide demeure trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. En 2021, il était de 18,6 par 100 000 chez les hommes et de 5,5 par 100 000 chez les femmes. En fait, 75 % des décès par suicide sont des hommes et le taux de suicide le plus élevé s’observe chez les hommes de 50 à 64 ans.

Taux d’hospitalisation élevé chez les jeunes filles

Phénomène préoccupant, une tendance signalée dans le rapport publié l’an dernier par l’INSPQ se maintient : les jeunes filles de 10 à 14 ans se retrouvent plus souvent aux urgences pour des tentatives de suicide ou des idées suicidaires. Elles présentent aussi un taux élevé d’hospitalisations attribuables aux tentatives de suicide. 

Parmi les causes possibles de ce phénomène, l’INSPQ constate que : « Les pressions sociales, académiques et personnelles peuvent être écrasantes pour les adolescentes et les jeunes filles. »

Le Centre de prévention du suicide de L’Arc-en-ciel

Comme ailleurs au Québec, la région de Portneuf compte sur les services d’un Centre de prévention du suicide pour sa population. En plus d’offrir un accompagnement aux gens touchés de près ou de loin par la problématique du suicide, l’organisme communautaire l’Arc-en-ciel sensibilise la population et les entreprises à devenir des vecteurs de prévention dans leurs différentes sphères de vie.

Pour parler à un intervenant, il s’agit d’appeler au 418 285-DAVE (3283) ou de texter un intervenant au 535353. Ces services sont offerts 24 heures sur 24, 7 jours par semaine, autant pour les personnes qui ont des idées suicidaires, pour les proches qui se demandent quoi faire que pour les intervenants psycho-sociaux d’autres organismes qui souhaitent recevoir des conseils pour leurs interventions.

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