Un budget « conservateur » à la MRC

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Par Mathieu Hardy
Un budget « conservateur » à la MRC
(Photo : stock-image)

« Conservateur » est le qualificatif employé par le préfet Bernard Gaudreau dans son discours de présentation du budget 2024 de la MRC. Avec 8,3 M$ de dépenses et de revenus – en hausse de 4,8 % comparativement à 2023 -, les prévisions s’ajustent à l’inflation.

Outre l’inflation, l’augmentation du coût de la vie est reflétée dans ces prévisions adoptées, dont la répartition est illustrée ci-dessous, par le conseil des maires.

L’augmentation de la richesse foncière uniformisée (RFU) est une autre réalité qui a des contrecoups sur la planification budgétaire de la MRC. En un an seulement, la RFU a augmenté de 1,4 G$ et c’est sans parler des hausses substantielles des années antérieures. La RFU traduit le fait que le marché immobilier est saturé, dit le personnel de la MRC. 

Le budget est aussi conservateur, dans le sens où il est dépourvu de financements ou de dépenses d’envergure ni de projets majeurs qui ont des retombées significatives sur les dépenses prévues.

Le graphique indique la répartition des dépenses et des revenus de 2024 à la MRC de Portneuf, qui a adopté un budget de 8,3 M$, le 22 novembre. Infographie – Offerte par la MRC de Portneuf / Montage – Yvon Lafrance

Quotes-parts

En 2024, le montant total des quotes-parts que verseront les municipalités à la MRC sera d’un peu plus de 4 M$. En hausse moyenne d’environ 18 % par rapport à l’an dernier, ce montant est l’équivalent de près de la moitié des revenus. 

Un rattrapage financier explique, en grande partie, cette hausse puisque les quotes-parts municipales ont été assez stables au cours des sept dernières années, justifie-t-on. Le besoin d’autonomie financière et le non renouvellement de subventions arrivées à échéance sont d’autres facteurs qui entre en ligne de compte pour expliquer l’augmentation des quotes-parts.

Mesurer l’impact

Le budget de la MRC a un impact différent sur le taxation des Portneuvois. La quote-part à verser est tributaire de la variation de la valeur foncière de leur municipalité.

À l’invitation du Courrier, des maires à la tête de municipalités dont la population et la RFU sont différentes, ont été invités à mesurer l’impact du budget de la MRC pour leurs contribuables. Le maire de Saint-Thuribe, Jacques Delisle, a toutefois refusé de se prêter à l’exercice. Du côté de Donnacona, Jean-Claude Léveillée souligne que le budget présenté par la Ville comprendra des « hausses en-dessous de l’inflation ». Ses 7662 concitoyens doivent par contre composer avec une quote-part en hausse de près de 17 %. Le maire de Saint-Alban, Deny Lépine, explique, pour sa part, qu’en plus de l’augmentation de la quote-part, la hausse du coût des services, tels que la gestion des matières résiduelles, la Sûreté du Québec, tout comme l’entrée en vigueur d’un nouveau rôle, provoqueront une hausse du compte de taxes municipales. « Rendre des services à moindre coût, c’est ce que j’ai toujours en tête. Il y a 70 % des dépenses qui sont incompressibles. Il faut contrôler les incompressibles », mentionne le maire de la municipalité comptant un peu plus de 1200 citoyens.

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