Au terme d’une première année d’opération, les dirigeants de la Régie portneuvoise de protection des incendies (RéPPI) ont posé un regard analytique sur leurs activités. Leur bilan positif est le présage d’un modèle appelé à être reproduit.
La RéPPI dessert le territoire des municipalités de Cap-Santé et de Portneuf dont l’aménagement du territoire et le schéma de couverture de risques sont similaires.
« Les schémas de couverture de risques imposent aux municipalités des objectifs et des contraintes qui les forcent à déployer des moyens de plus en plus importants pour s’acquitter de la responsabilité en matière d’incendie. C’est dans l’espoir de relever ces défis, pour le plus grand bénéfice de nos communautés, que les villes de Cap-Santé et Portneuf ont uni leurs forces en créant la Régie », écrit Michel Blackburn, président du CA de la RéPPI et maire de Cap-Santé, dans le préambule du premier rapport annuel.
Au plan budgétaire, la RéPPI a enregistré, après un premier exercice financier de neuf mois, un surplus monétaire de 53 664 $.
Une centaine d’appels
En 2021, les pompiers de la RéPPI ont répondu à 138 appels d’urgence dont 34 pour des demandes d’entraide, 22 pour des accidents de la route, 21 pour des alarmes 13 pour du sauvetage nautique et 12 pour des vérifications. Les autres motifs d’appels, chiffrés à moins de 10 cas, sont les divers types de feux et les sauvetages hors route. La RéPPI a répondu mensuellement à une dizaine d’appels d’urgence. Un sommet a été observé en novembre, mois au cours duquel le nombre de requêtes a grimpé à 17. Un nombre sensiblement égal d’appels proviennent de Cap-Santé (51) que de Portneuf (53).
La 33e Régie de la sorte au Québec couvre un territoire de 179 kilomètres carrés. Elle emploie 42 personnes, dont 34 pompiers. Certains détiennent un poste, mais la majorité des hommes sont des pompiers volontaires. La RéPPI assure la protection de plus de 6 900 citoyens répartis dans deux villes.
Meilleure couverture
Le principal enjeu ayant mené à la création de la RéPPI est la nécessité d’améliorer la couverture de jour en semaine. « L’un des défis que nous avions, c’était d’améliorer notre couverture de jour, la semaine. Dans un modèle qui inclut des pompiers volontaires qui ont un emploi, couvrir adéquatement nos citoyens, c’est un enjeu très important, voire majeur », a souligné Michel Blackburn en ajoutant que 63 % des appels sont survenus pendant cette période [NDLR : entre 6 h et 16 h] pour des risques faibles. Les attentes en ce sens ont été satisfaites, affirment donc les dirigeants. « Notre objectif est atteint et notre décision est bonne. »
« Les effectifs de jour de semaine qui ont été ajoutés font en sorte qu’on a eu une grosse amélioration pour le déploiement et la rapidité des interventions. Des bâtiments ont pu être sauvés à cause de cet ajout », témoigne le directeur général de la RéPPI, Francis Perron. Cette configuration du service a entraîné une diminution des demandes d’entraide aux municipalités voisines. En contrepartie, les pompiers de la RéPPI ont assisté leurs homologues à 34 reprises, dont 22 fois à Donnacona.
Sauvetage nautique
En raison de la proximité avec le fleuve et plusieurs cours d’eau environnants dans les municipalités riveraines que sont Cap-Santé et Portneuf, la RéPPI détient une unité de sauvetage nautique qui a été déployée à plus de 10 reprises en 2021. « Le sauvetage nautique est pertinent. On a pu venir en entraide à la SQ et à la garde côtière », énonce M. Blackburn. Pour lui, il s’agit d’un service incontournable et appelé à être bonifié en raison de la configuration du territoire et de la situation géographique des bureaux de la garde côtière, ce dernier facteur étant défavorable à une intervention rapide.
Centre de formation
La RéPPI a son centre de formation à Portneuf. « On s’est beaucoup attardés cette année à la rénovation du centre de formation et à sa mise à niveau », explique le président du conseil d’administration. « On est à développer de nouveaux créneaux de formation », poursuit-il. Une centaine d’apprentis ou de pompiers en exercice l’ont fréquenté au cours de l’année.
Voie d’avenir
Ce premier bilan positif permettra à la RéPPI de déployer d’autres projets. « Faire des regroupements comme celui-là, c’est la voie de l’avenir. La mise en commun n’a que du positif », avance Michel Blackburn. Le modèle de la RéPPI « est observé » et pourrait éventuellement être dupliqué ailleurs dans la MRC. L’un des points positifs de ce regroupement est que peu importe le nombre de citoyens à desservir, l’équipement à acquérir est le même.