À l’échelle de la circonscription de Portneuf – Jacques-Cartier, un comité a été créé afin de venir en aide aux Ukrainiens qui y seront accueillis. Des membres de l’équipe du député Joël Godin, de l’organisme Accès Travail Portneuf, de simples citoyens et des immigrants ukrainiens établis dans la région ont déjà levé la main pour s’engager.
L’initiative est issue d’une consultation virtuelle organisée par le personnel du bureau de M. Godin. Ce dernier dit vouloir être un facilitateur dans cette démarche, mais souhaite qu’une mobilisation citoyenne prenne forme. « Il n’y a pas d’urgence à ce moment-ci, mais l’urgence va arriver bientôt. Il faut que ces gens puissent subvenir à leurs besoins vitaux à court terme lorsqu’ils vont être là. Et je crois que la population sera assez généreuse », a-t-il commenté.
Lors de la séance en ligne du 15 mars, la directrice générale d’Accès Travail Portneuf, Claire Fleury, a assuré que son organisme collaborera. « On pourrait travailler à l’installation des personnes, les accompagner pour la francisation, faire du jumelage. On sera à disposition. » Présente également, la présidente du conseil d’établissement de l’École secondaire Louis-Jobin, Lydia Monmart a, quant à elle, parlé de lancer une collecte de vêtements et de fonds.
Des Ukrainiens déjà attendus
Né d’une mère lettone et d’un père ukrainien, le Raymondois Sacha-Pierre Tournier prépare l’arrivée de sa sœur. Père de trois fillettes – dont des jumelles de quelques semaines –, il a entrepris des travaux dans le sous-sol de sa résidence pour être en mesure de l’héberger. Justine débarquera avec son fils de 12 ans, Maksym, ainsi qu’avec une amie, Olha, et son garçon de 5 ans, Danylo. Ils ont fui l’Ukraine pour se réfugier momentanément en Pologne.
« Ma sœur a pu obtenir son visa et elle est dans le processus de tests biométriques, raconte-t-il. Tout est enclenché pour qu’elle puisse venir et faire sa vie au Canada. Elle nous a posé toutes les questions nécessaires, comme la barrière de la langue, la scolarité des enfants… Tout a été bien réfléchi, bien mûri. On a initié les visas de visiteurs avec l’aval d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Son mari, lui, est demeuré à la guerre, car il est militaire. »
Aussi résidente de Saint-Raymond, Ilona Shevchenkol est en contact avec sa famille restée en Ukraine. Ses proches sont incapables de quitter leur ville en raison des bombardements et ont d’ailleurs refusé d’émigrer. « Les gens veulent combattre pour sauver leur pays et par la suite, participer à la reconstruction. Je crois qu’il y a beaucoup d’Ukrainiens qui ne veulent pas laisser leur vie », relate celle qui se propose pour servir d’interprète avec ses deux filles.
IA Revia, de son côté, tente de faire venir sa mère et sa tante. « Ma mère a un visa pour les parents, mais elle n’a pas voulu partir de la ville quand c’était encore le temps. Jusqu’au dernier instant, les habitants ne croyaient pas que ça allait arriver. Elles sont prises toutes les deux dans un sous-sol. Tchernikov est l’une des villes les plus bombardées et je fais de mon mieux pour les faire sortir », note l’Ukrainienne qui vit à Saint-Augustin-de-Desmaures.
Discours du président de l’Ukraine
La consultation virtuelle du député Godin coïncidait avec l’adresse du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, qui s’était exprimé plus tôt devant la Chambre des communes. Aux députés, celui-ci a réitéré son besoin de soutien concret et demandé la création d’une zone d’exclusion aérienne. Il a fait état de la réalité vécue par les Ukrainiens depuis le début de l’invasion russe. « Je voudrais que vous ressentiez ce que nous ressentons », a-t-il formulé.
