Rares prêtres-ouvriers: Patrick Allaire, attiré par le Nord

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Par Benoit Laganière
Rares prêtres-ouvriers: Patrick Allaire, attiré par le Nord
Chapelle de Waskaganish. Photo – offerte par Patrick Allaire

Avant même de terminer sa prêtrise au Grand Séminaire de Québec en 2004, Patrick Allaire, de Lac-Sergent, rêvait à l’idée de parcourir le Grand Nord. En 2007, alors qu’il était prêtre à Saint-Georges, il partit en vacances à Igloolik, une île à proximité de l’île de Baffin, et c’est lors de ce voyage qu’il a eu l’envie de retourner vers ces endroits nordiques.

Il part pour une première mission à Gjoa Haven et Talukjuak (Taloyoak) en 2009-2011. Gjoa Haven est une communauté inuite sise sur l’île du Roi-Guillaume au Nunavut. Talukjuak se trouve sur la péninsule de Boothia à environ 400 km à l’est de Gjoa Haven. En 2013, il va à Pond Inlet – à l’extrémité nord de Baffin pour soutenir la communauté chrétienne durant le temps de Noël. En 2014, il part s’établir à Igloolik, près de Baffin. Cependant, des soucis de santé le forcent à revenir au Québec. N’étant pas en reste du Nord, il part camper quelque temps plus tard au parc national de Quttinirpaaq sur l’île d’Ellesmere non loin de la base de l’armée canadienne d’Alert, parc le plus nordique du Canada localisé à environ 4000 km au nord du comté de Portneuf.

Il couvre pour une première fois la communauté amérindienne des Cris depuis août 2021 et le Nord-du-Québec. Sa mission actuelle comprend la Jamésie (Baie-James) et le Nunavik, soit un territoire de 800 000 km2. Son point d’attache est Chisasibi, à 115 km à l’ouest de la centrale hydro-électrique LG2. « Il y a des différences avec les Inuits qui acceptent d’emblée les personnes présentes dans leur communauté et les Cris. La pandémie n’a pas aidé au déploiement de mes activités qui, je l’espère, pourront être plus soutenues dans les prochains mois », explique M. Allaire.

Un des rares prêtres-ouvriers au Québec, il a déjà occupé les fonctions de technicien informatique, commis d’épicerie, manœuvre en abattoir et signaleur routier avant d’être commis au bureau de poste de Chisasibi. Cet emploi lui permet d’entrer en contact avec la population. Il ne se présente pas d’emblée comme prêtre lorsqu’il entre en contact avec les gens, mais il se laisse découvrir comme collègue, ouvrier, manœuvre ou sportif. Le ton des rencontres change petit à petit et son ministère ordonné se découvre. Il s’engage dans les activités communautaires et sportives. D’ailleurs, à Chisasibi, il attend une confirmation en vue de participer à des plongées scientifiques dans la baie James avec des chercheurs. Les fins de semaine, il part présider la messe aux endroits où l’Église catholique a encore des installations ou dans des endroits où des contacts l’invitent. « En Jamésie et au Nunavik, la plupart des fidèles sont des étrangers qui résident dans ce territoire pour un passage rapide ou pour un séjour à moyen terme. Les locaux sont de religion anglicane à plus de 95 % », précise-t-il.

« Je suis bien ici » résume son attachement aux régions et à la population nordiques. Il invite la population à suivre ses activités grâce au lien rcmission.net/amos/. Une conférence de ses nombreuses activités dans le Grand Nord est prévue au cours des prochains mois.

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