La ville de Portneuf investira plus de 1,3 million de dollars pour le développement de la phase 2 de son parc industriel le long de l’autoroute 40.
Le maire Mario Alain explique que la forte demande pour des terrains industriels, combinée aux améliorations apportées aux services municipaux dans les dernières années, ont créé des conditions très favorables à la relance de ce projet discuté publiquement depuis 2018.
La Ville a adopté un règlement d’emprunt de 1 325 000$ pour la construction d’une rue d’environ 600 mètres qui fera une boucle avec la rue Lucien-Thibodeau et l’implantation de services municipaux pour l’agrandissement du parc industriel municipal. Dix terrains dont la superficie variera de 25 000 à 100 000 pieds carrés environ seront à vendre. La Ville utilisera le fruit de la vente des terrains pour rembourser l’emprunt et limiter les nuisances pour les résidents du quartier résidentiel juxtaposé.
Le parc est destiné principalement à l’implantation de petites et moyennes entreprises qui ne sont pas susceptibles de générer des nuisances ou des inconvénients importants pour la zone urbaine adjacente, selon la Ville. «Ce projet, qui mise sur des industries ou des PME à faible incidence, permettra d’engendrer des retombées socioéconomiques importantes qui profiteront à l’ensemble des citoyens», explique le maire.
Les terrains au sud de la nouvelle rue et plus près des résidences sont destinés prioritairement à des PME à faible incidence. Leur superficie réduite oscillera entre 23 000 et 40 000 pieds carrés.
La Ville maintiendra une zone tampon boisée d’une largeur de six mètres, composée d’un minimum de 60% de conifères afin de créer une barrière visuelle et sonore efficace. Elle analyse la possibilité d’imposer aux entreprises situées au sud de la nouvelle rue, la mise en place de mesures d’atténuation supplémentaires comme l’aménagement d’un remblai antibruit végétalisé à même la zone tampon. «La Ville est très sensible à la double vocation du secteur et à la bonne cohabitation», a déclaré le directeur général, Mathieu Gingras.
Les voisins sont inquiets
L’inquiétude règne chez les résidents de la rue Siméon-Delisle à Portneuf à la suite de la décision de la ville d’aller de l’avant avec l’agrandissement du parc industriel. Ils craignent la disparition de la zone tampon qui leur assure une certaine tranquillité.
Le maire Mario Alain a voulu les rassurer, mais les incertitudes restent, selon Jennifer Adam, une résidente du secteur, parce que la ville veut laisser le soin aux entreprises qui achèteront les terrains du côté des maisons d’aménager la zone tampon. «Ils vont vendre des terrains pour ne laisser que six mètres de zone tampon. Ceci va enlever toute notre qualité de vie», dit-elle.
Le maire affirme que le projet actuel a été conçu de façon à maintenir la zone tampon prévue au règlement de zonage et en construisant la nouvelle rue plus au nord. «Le conseil municipal souhaite coordonner ce projet en toute transparence et en minimiser tous les impacts avérés ou potentiels» a-t-il fait savoir.
Mme Adam soutient que les terrains industriels à proximité des résidences sont petits et ne seront pas vendus en premier ce qui retardera l’aménagement de la zone tampon. «Ils ont coupé les arbres pour faire la rue. Il y a déjà de la demande pour les terrains au nord de la rue, donc ça va devenir très bruyant sans que nous ayons notre zone tampon, dénonce-t-elle. On veut une zone tampon avec button de terre tout de suite». Mme Adam se plaint déjà qu’elle entend le bruit qu’émet une des entreprises le soir depuis l’abattage des arbres derrière chez-elle.
Selon le maire, c’est la création de ce parc industriel municipal, dans les années 1980, qui est à l’origine du développement résidentiel environnant et le zonage industriel existe depuis 1988, bien avant la construction de la plupart des maisons du secteur. À l’origine, la limite entre la zone résidentielle et la zone industrielle était prévue à partir de l’emprise de la rue Siméon-Delisle. «La possibilité d’un développement du parc industriel à même la zone prévue à cet effet, en tout respect des règlements d’urbanisme en vigueur, a toujours été une possibilité», a-t-il rappelé.
Selon Mme Adam, les citoyens voisins du parc industriel exerceront de la pression pour conserver leur qualité de vie. Elle ne veut pas attendre que ce soit trop bruyant avant d’agir.
