Au centre d’une controverse avec la municipalité depuis plus d’un an, les propriétaires de la ferme Porc Héden à Saint-Léonard ont investi 5 millions de dollars dans l’agrandissement de leurs installations pour produire 10 000 porcs annuellement.
«On croit à l’agriculture», a dit Denis Langlois, copropriétaire avec son fils Mathieu, lors de l’inauguration le 5 mars des quatre nouveaux parcs d’engraissement pouvant contenir 1000 porcs chacun.
Chaque bâtiment construit au coût de 800 000$ est conçu pour permettre la libre circulation des bêtes pour respecter les nouvelles normes de bien-être animal. Elles exigent un plus grand espace et plus pieds carrés par cochon, explique Denis Langlois. Les opérations sont automatisées et l’alimentation contrôlée. La production se fait sur de la paille et le fumier solide réduit les odeurs. Avec la construction de quatre parcs d’engraissement (un de moins que prévu) et la transformation de bâtiments existants en maternité, Porc Héden élève 6500 cochons à la fois.
Porc Héden produit du porc sans antibiotique depuis 15 ans, explique Denis Langlois, et a signé un contrat d’approvisionnement de 10 ans avec les Viandes duBreton en adhérant à son programme d’élevage qui répond aux normes de bien-être animal «Certified Humane Raised and Handled». La production biologique n’est pas pour tout de suite bien que les nouvelles bâtisses ont été construites pour répondre aux exigences, selon Denis Langlois.
«Les consommateurs sont maintenant prêts à payer pour du porc de meilleure qualité élevé dans une production plus soucieuse de l’environnement», souligne Denis Langlois.
Selon Mathieu Langlois, ce projet sort des règles établies pour le financement des porcheries et il a fallu justifier la décision auprès des prêteurs tout en s’assurant la fidélité de l’acheteur.
Quand il a acheté la ferme de son père, Denis Langlois avait 250 cochons en engraissement. La ferme a maintenant 450 truies en liberté. Les porcelets passent environ un mois avec leur mère et arrivent dans le parc d’engraissement à un kilo. Environ six mois plus tard, pesant 120 kg, les porcs sont envoyés à l’abattoir.
Porc Héden veut aussi construire un bâtiment de quarantaine pour ses arrivages de porcs à Sainte-Christine d’Auvergne plus tard cette année.
Denis Langlois gagne… à moitié
La Cour supérieure a donné en partie raison à Porc Héden contre la Municipalité de Saint-Léonard dans sa contestation de certaines conditions imposées pour agrandir sa porcherie. Denis Langlois contestait les mesures d’atténuation supplémentaires aux normes en vigueur exigées par la municipalité dont il est maire. Il demandait également un dédommagement pour les pertes encourues.
Le jugement rendu le 18 décembre a annulé les conditions relatives au recouvrement de l’ouvrage de stockage de lisier et à l’épandage du lisier. «Ça justifiait la poursuite qu’a intentée Porc Héden», a déclaré M. Langlois lors de la séance du conseil des maires de la MRC en janvier.
Cependant, le tribunal rejette l’action en dommage et intérêt de 187 000$ que réclamait M. Langlois pour les délais subis. Il condamne aussi l’entreprise agricole à payer près de 13 000$ à la municipalité pour la tenue d’une consultation publique sur son projet de construction.
M. Langlois dit avoir dépensé 30 000$ dans ce litige, dont plus de 20 000$ pour des consultations publiques tenues par la MRC pour ses projets de porcheries à Saint-Léonard et à Sainte-Christine-d’Auvergne dans ce dossier.