La baignade au naturel, un plaisir à redécouvrir

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
La baignade au naturel, un plaisir à redécouvrir

Si la plupart des gens rêvent d’avoir un chalet sur le bord d’un lac, plusieurs ont découvert qu’il est possible – et parfois plus simple – d’apporter le lac chez eux! Plutôt que d’installer une piscine, ils ont fait aménager un jardin ou un étang de baignade. Profiter de la baignade en milieu naturel est un plaisir avec lequel veulent renouer les gens qui en ont assez vu le fond bleu de leur piscine en toile ou en béton, explique Serge Gosselin, président d’Aquaplantes, de Neuville. Ces gens souhaitent se baigner ou pratiquer des activités nautiques tout en profitant d’un cadre naturel. Ils trouvent leur plaisir dans des espaces d’eau douce encadrés par des aménagements de pierre ou les plantes sont très présentes, pour leur beauté et le rôle qu’elles jouent dans le maintien de la qualité de l’eau.

Cet étang de baignade intégré à l’environnement a été réalisé dans Lotbinière.
Photo – Aquaplantes
L’idée aurait pu être qualifiée de farfelue il y a 25 ans alors que l’accès aux lacs était plus facile et moins cher. Aujourd’hui, on dirait innovatrice. Il faut dire que la technologie des étangs et jardins de baignade élaborée aux États-Unis n’était pas connue; il n’existait aucun centre spécialisé au Québec. Amoureux de l’eau qu’il côtoie depuis sa jeunesse passée sur la rive du Saint-Laurent à Rimouski, Serge Gosselin se souvient d’avoir voulu recréer un espace d’eau naturel derrière sa maison en 1990. «J’ai fait tout ce qu’il ne fallait pas faire! lance-t-il pince-sans-rire. Je me suis retrouvé avec un bassin d’eau verte qui ne sentait pas bon. C’est à ce moment que j’ai décidé d’aller suivre une formation.» De cours d’agronomie en cours sur la santé des poissons, de l’Université Laval à l’ITA de Saint-Hyacinthe, l’ingénieur en mécanique a quitté son emploi chez GM pour se convertir à la chimie de l’eau et à la composition des sols, il est devenu professeur à l’ITA tout en mettant sur pied son centre aquatique et, au tournant du millénaire, en devenant adepte de la baignade au naturel.
Serge Gosselin possède une vaste bibliothèque dans son bureau où il puise l’information et les idées pour ses projets, notamment les bains japonais. Photo – Denise Paquin
Le spécialiste qui se dit autodidacte a attaqué de front le problème qu e les propriétaires de bassins de baignade, quels qu’ils soient, craignent le plus: la guerre bactériologique! Après plusieurs années d’étude sur la toxicité des plantes, les coliformes fécaux et les algues, Serge Gosselin n’est pas peu fier d’avoir mis au point un système de contrôle des pathogènes fondé sur les oligoéléments qui permet d’assurer une eau potable tout en maintenant la vie dans et autour du bassin. Une fois ce problème réglé, quel élément fait en sorte qu’on optera pour un étang ou un jardin de baignade ou une piscine écologique? «C’est votre taux d’acceptation des matières en suspension», répond M. Gosselin. L’étang est un milieu calqué sur la nature tandis que le jardin et la piscine en empruntent des éléments, principalement la profusion de plantes aquatiques. Ceux qui souhaitent des vertus plus thérapeutiques opteront pour un spa ou un bain japonais en pierre naturelle.
«Au Japon, la douche nettoie le corps et le bain sert à purifier l’esprit», explique le président d’Aquaplantes, de Neuville, Serge Gosselin. Photo – Aquaplantes
Serge Gosselin est complètement emballé par le concept du bain japonais depuis que son entreprise à aménagé ceux du Santo Spa, à Breakeyville. «Au Japon, la douche nettoie le corps et le bain sert à purifier l’esprit», explique-t-il. Certains éléments peuvent se combiner. Par exemple, un bain japonais jouxtera un jardin de baignade. L’eau chaude du premier pourra, si on le souhaite, aller réchauffer le jardin. Les pierres tapissent le fond et sont posées de façon à créer des cascades, parfois simples, parfois complexes. Serge Gosselin estime qu’un jardin de baignade doit avoir au moins une superficie de 10 pieds par 20 pour être intéressant. Dans le cas d’un étang, 25 par 50 est un minimum. Évidememment, le coût du projet va de pair avec les besoins du client. «Chaque projet est un défi, car c’est le rêve», affirme M. Gosselin dont le nouveau dada est la physique de l’eau. Son entreprise en a proposé des exemples lors du Salon Cours et Jardins qui a lieu cette fin de semaine, du 21 au 23 avril, au Centre des congrès de Québec. L’an dernier, TVA avait souligné qu’il valait la peine de visiter le Salon pour admirer la fontaine qu’Aquaplantes y avait présentée. Cette année, l’entreprise y avait aménagé un bassin de 80 pieds de long.

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