Émile Houle, magicien des glaces

Photo de Mathieu Hardy
Par Mathieu Hardy
Émile Houle, magicien des glaces

Comme la majorité des artisans du monde du sport, Émile Houle, de Portneuf, travaille dans l’ombre pour permettre aux athlètes de donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais voilà que l’excellence de son travail en tant que technicien de glace au curling l’a récemment fait briller au sein de l’Association Curling Québec. Pour de nombreux curleurs et collègues, il n’est rien de moins qu’un magicien des glaces. Depuis une quinzaine d’années, Émile Houle monte les glaces de plusieurs compétitions provinciales et nationales. Il est probablement le technicien de glace professionnel du Québec qui a le plus d’expérience de travail en aréna. En décembre dernier, il a reçu le méritas du technicien de glace de l’année, un honneur habituellement réservé aux techniciens de glace qui oeuvrent bénévolement au sein des clubs de curling. Tout a commencé en 2003. Le club de curling de Portneuf, dont il fait partie depuis 1989, est sollicité pour le montage des glaces à l’aréna de Donnacona en vue des finales des Jeux du Québec, qui se déroulaient dans la région cette année-là. Émile a eu la piqûre! L’année suivante, il commence à accompagner un technicien de glace un peu partout au Québec. Il a bâti sa réputation une glace à la fois, un championnat à la fois. «Ça a pris des années à acquérir! Le curling, c’est un monde assez spécial», m’a-t-il confié. Rapidement, son souci du détail et le perfectionnisme dont il fait preuve lui permettent de se démarquer. «Quand les joueurs sont contents des conditions de jeu, ils appellent à Curling Québec et ils demandent pour ravoir le même monde le prochain coup», souligne Émile. Quand il a commencé à jouer au sein du club de curling de Portneuf pour dépanner une équipe en manque de joueurs, Émile ne se doutait pas qu’il allait développer une plus grande passion pour tous les aspects techniques du curling que pour la pratique du sport. Il s’attendait encore moins à être élu technicien de glace de l’année l’un de ces quatre. C’est son collègue, Frédéric Joannette, qui a lui a réservé la surprise. «Émile tu es le meilleur technicien de glace sous-estimé du monde… Tu nous rends meilleurs et tu fais avancer la technique de glace depuis longtemps au Québec. Ta présence nous rassure toujours et souvent tu ne reçois pas tout le crédit mérité. […] Tu peux être fier aujourd’hui, car tu es probablement le seul technicien au Québec qui a un beau palmarès. […] Ton savoir dépasse l’imaginaire, on sort grandis de te fréquenter et je suis le plus chanceux des techniciens de glace de pouvoir profiter de ton savoir et surtout ta grande gentillesse. Je serai toujours reconnaissant de ta présence à mes côtés et j’espère pour longtemps», a commenté M. Joannette, dans une publication Facebook annonçant la nomination d’Émile dans la page de Curling Québec. Ce n’est pas rien! Mais c’est amplement mérité… Car être technicien de glace, c’est être magicien, ni plus ni moins. La plupart du temps, les techniciens de glace travaillent dans les arénas et doivent adapter une patinoire en glace de curling. C’est beaucoup plus complexe qu’on peut se l’imaginer. Lorsque j’ai rencontré Émile, il m’a parlé de plusieurs aspects à ne pas négliger. C’est un travail qui exige de la minutie et pour lequel il n’y a pas vraiment de formation, mais plutôt un partage du savoir. Après avoir travaillé en 2016 au Brier, la compétition masculine de plus haut calibre au Canada et avoir contribué à deux reprises au succès du championnat Scotties, qui est l’équivalent chez les femmes, Émile rêve toujours de se dépasser comme le font les curleurs qui compétitionnent sur les glaces qu’il confectionne. Sa prochaine cible? «N’importe quel événement mondial! Les Olympiques, ça serait le summum!»  

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