Baie Vachon: la Ville et les opposants restent sur leurs positions

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Par Denise Paquin
Baie Vachon: la Ville et les opposants restent sur leurs positions

La Ville mettra en vente ses huit terrains au lac Sept-Îles, car elle a besoin des 2 millions $ de revenus qu’elle compte en tirer pour créer des emplois, notamment par l’implantation d’entreprises dans son parc industriel. Toutefois, elle est prête à imposer les règlements parmi les plus stricts au Québec pour assurer que son projet est de nature durable, a déclaré le maire Daniel Dion.

Mais les moyens déployés par la Ville ne satisfont pas les opposants qui souhaitent, ultimement, que cesse tout développement résidentiel autour d’un lac qui vieillit rapidement.

 

Réglementation renforcée

Il faudra être un environnementaliste convaincu pour s’installer sur l’un des huit terrains de la baie Vachon, tellement la Ville prévoit renforcer sa réglementation.

Les nouvelles normes de construction en vigueur depuis juin au lac Sept-Îles pousseront les nouvelles maisons à 65 pieds de la rive pour protéger la bande riveraine. Les superficies pavées seront limitées, le déboisement aussi et les eaux de pluie gérées.

Après consultation avec des spécialistes, dont la CAPSA, le maire Daniel Dion a annoncé que d’autres actions seront prises pour limiter au maximum les impacts du développement de ses huit terrains de la baie Vachon.

La Ville interdira les ouvertures sur le lac, sauf en sous-bois, l’arrimage de bateaux à moteur au quai communautaire. Elle pourrait même aller jusqu’à localiser elle-même le lieu de construction des maisons.

Selon le maire Dion, la réglementation au lac deviendra l’une des plus restrictives au Québec et devancera les exigences du ministère du Développement durable.  

Mais le renforcement de la réglementation n’a pas levé la question fondamentale des opposants. Tout en reconnaissant que la Ville avait fait un bon travail, Uparathi Provencher, du comité des citoyens pour la protection du lac Sept-Îles, a déploré que la Ville poursuive la construction aux abords d’un lac dont l’état se détériore. «Est-ce la chose à faire de continuer à construire? Il faudrait peut-être attendre que le lac s’assainisse», a proposé Mme Provencher.

Le directeur général François Dumont a rappelé qu’il y a toujours de la construction au lac Saint-Charles, dont la situation est souvent mise en parallèle, même si Québec prend des dispositions pour protéger sa source d’eau. «On ne peut pas empêcher la construction, mais on peut la contrôler. La Ville a pris des mesures», a déclaré M. Dumont.

Mme Provencher rappelle que les gens du lac veulent une étude d’impact et un processus de consultation citoyenne, deux demandes qui, visiblement, ne semblent pas l’intéresser, dit-elle.

Il reste 80 terrains à construire autour du lac Sept-Îles, dont 11 en bordure du lac et une vingtaine sur les îles, a rappelé le maire Daniel Dion. La nouvelle réglementation limitera la construction sur les terrains qui ne la respectent pas. «La Ville veut limiter le nombre de nouveaux résidents autour du lac», a-t-il fait savoir. Rappelant que la Ville a mené plusieurs actions pour améliorer la qualité de l’eau du lac dans les dernières années, M. Dion a déclaré que la Ville aurait pu vendre le terrain de 14 hectares à un promoteur privé qui aurait pu lotir 20 terrains, plutôt que huit, sans qu’aucun citoyen puisse intervenir.

Le maire a déploré à quelques reprises «la chasse aux sorcières» menée par le comité de citoyens. Il a rappelé que le lac Sept-Îles est entouré par 450 résidences, dont une centaine ont des installations septiques déficientes, en plus de 600 embarcations à moteur. «Les gens qui vont détruire le lac Sept-Îles sont déjà autour du lac», a-t-il lancé, visiblement excédé par l’opposition au projet qui perdure.

 

 

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