Portneuf attend toujours ses réfugiés

À Saint-Ubalde, il y a une affiche qui souhaite la bienvenue aux réfugiés et une maison qui les attend depuis plus de six mois. À Pont-Rouge et Saint-Basile, tout est prêt aussi pour accueillir les familles syriennes depuis le printemps. Trois frères et leur famille s’sont attendus dans les trois municipalités.

Ces Syriens n’ont pas eu la chance de se retrouver parmi les 25 000 réfugiés accueillis l’hiver dernier. Les familles attendent au Liban. «C’est une longue attente, mais c’est pire pour eux que pour nous», dit Diane Émond, du comité d’accueil de Saint-Basile. «On hâte de les sortir de là, mais on ne peut rien. Il faut attendre le fédéral», poursuit-elle. Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, John McCallum, a dit que les parrains qui ont déposé une demande avant le 31 mars devraient pouvoir accueillir leurs réfugiés d’ici la fin de 2016 ou au début de 2017.

«On attend, mais on n’a pas démissionné», dit Gilles Pellerin, du comité d’accueil de Saint-Ubalde. La famille qu’il attend a passé des entrevues avec le service d’immigration à la mi-juin. Le processus de sélection a repris, une bonne nouvelle, commente M. Pellerin. Il croit que sa famille pourrait arriver plus tôt que prévu.

En janvier, le comité d’accueil  de Saint-Ubalde a été jumelé à une famille chrétienne de Damas de trois personnes, dont un bébé. On les attendait en février. Le comité de Pont-Rouge connaît depuis février la famille de quatre, dont un très jeune enfant et un bébé, qu’il attend. Le comité de Saint-Basile connaît aussi depuis février la famille qui s’y établira. La mère parle un peu français et le père l’anglais. Le couple a une fillette de 10 ans.

Michel Boilard, du comité de Pont-Rouge, dénonce la lenteur du gouvernement canadien et les délais qui s’étirent. «C’est une incompréhension de notre part», dit-il. Le comité a récolté 30 000$ dans la population, plus que les 18 000$ de base pour se qualifier pour accueillir des réfugiés. Le logement est prêt pour accueillir la famille, mais le comité doit payer pour un loyer vide. Selon Mme Émond, l’argent est là, mais le comité n’a pas les moyens de payer un loyer en attendant leur arrivée. Le comité de Saint-Ubalde n’a pas à se soucier du loyer grâce à la générosité d’une citoyenne qui prête sa maison. Les retards causent d’autres inconvénients. Par exemple, les vêtements pour habiller les enfants seront trop petits.

Lors d’une intervention en Chambre à la mi-juin, le député de Portneuf-Jacques-Cartier, Joël Godin, a demandé au gouvernement de respecter les comités de citoyens et d’accélérer le processus pour que les familles de réfugiés puissent arriver dans leurs nouvelles communautés dès cet été. Le ministre de l’ù a répondu qu’il semble que le dévouement et la générosité des Canadiens sont tellement grands que le gouvernement a de la difficulté à combler toutes les demandes de parrainage.

«On ne sait plus sur quel pied danser. Ils ont hâte de s’en venir et sont inquiets, mais on ne peut pas les rassurer» ajoute Mme Émond qui est sans nouvelles de la famille syrienne depuis une quinzaine de jours.

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