Projet de lotissement controversé au lac Sept-Îles, à Saint-Raymond

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Par Denise Paquin
Projet de lotissement controversé au lac Sept-Îles, à Saint-Raymond

La Ville, qui est propriétaire d’un immense terrain de 14,3 hectares au sud de la baie, a commencé à déboiser une rue afin de mettre en vente huit terrains.

Des riverains, dont Denis Cayer, voisin du futur développement, et Marcel Pagé, ont participé à la levée de boucliers. Ils ont lancé une pétition qui a déjà recueilli 750 signatures.

De l’avis de ces opposants, qui ont amené les médias voir le site le 8 juin, le lac Sept-Îles supporte déjà une lourde charge avec 450 résidences sur son pourtour, dont plus de la moitié sont permanentes.

Le projet va aussi à l’encontre des nombreux gestes posés par la Ville pour protéger le lac. Il contribuera enfin à la détérioration de la qualité de l’eau puisque, selon Marcel Pagé, c’est dans la baie Vachon que se jette le plus important des 13 affluents du lac Sept-Îles.

«La Ville nous a obligés à renaturaliser les berges. Il y a eu un règlement sur l’engrais, la vidange des fosses septiques. On est bien d’accord. On veut que la Ville continue à protéger le lac. On trouve que ça va contre ses gestes écologiques», a déclaré Denis Cayer lors de la visite.

Devant le conseil municipal, le 13 juin, M. Cayer a statué que «la meilleure mesure [environnementale] c’est de laisser le terrain tel qu’il est», suscitant les applaudissements de la salle.

«On est assez conscient à la Ville de Saint-Raymond pour ne pas mettre des terrains en milieu humide», a répliqué le maire Daniel Dion lors de la séance du conseil.

Il estime plutôt que des propriétaires «se cachent derrière des questions environnementales pour empêcher la construction de nouvelles résidences au lac».

La Ville a retourné deux fois le projet sur la table à dessin, a expliqué M. Dion qui a reconnu que «le plan de 25 terrains en 2015, c’était pas fort».

L’option de 15 terrains n’a pas été retenue non plus. C’est après que la CAPSA eut été appelée à faire une délimitation du milieu humide, dans cette baie où l’eau fait à peine un mètre, que le projet final a été fixé à huit terrains.

Ces terrains de 10 000 mètres carrés seront «les plus beaux terrains écoresponsables du lac Sept-Îles», a assuré le maire lundi dernier. En entrevue, il a indiqué au Courrier que les règles sur le déboisement, les marges de recul, le recouvrement des entrées (avec bassins de rétention si asphaltées), par exemple, seront les plus strictes à Saint-Raymond. Les quatre terrains qui donneront sur la baie ne pourront être déboisés pour un quai. Un quai communautaire sera construit.

Selon des opposants, ce quai sera construit dans un milieu humide en eau peu profonde, le seul qui existe toujours au lac et qui sert à filtrer l’eau.  

Le maire Daniel Dion a précisé qu’une réserve de 500 000 pieds carrés sera créée et protégée.

M. Dion a indiqué que de nouvelles discussions auraient de nouveau lieu avec l’Association des propriétaires du lac Sept-Îles.

 

Un don pour l’industrie

Ce terrain de la baie Vachon a été cédé à la Ville par Philémon Girard lors de la fusion de la paroisse et de la ville en 1995. L’objectif du donateur était d’aider la Ville à financer son développement industriel en se servant du fruit de la vente du terrain.

 

 

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