Le gouvernement envoie un mauvais message qui favorise les garderies privées, croit la directrice du CPE, Nathalie Larochelle. La directrice explique que les places de garde à tarif réduit n’attirent plus les parents comme autrefois. «Le gouvernement a fait tellement peur au monde avec la modulation de tarifs», dit-elle. Le CPE Le Kangourou a ouvert deux nouvelles installations de 39 places à Pont-Rouge et Neuville. Il en a maintenant 171. C’est la première fois qu’il n’affiche pas complet, note-t-elle.
Le tarif actuel de 7,30$ par jour passera à 7,55$ le 1er janvier 2016. Le tarif sera rajusté selon le revenu déclaré des parents à l’impôt le printemps prochain. «Cela crée de l’incertitude», commente Mme Larochelle. Selon elle, les parents préfèrent les garderies privées au plein tarif parce qu’ils ont l’impression qu’ils sont avantagés financièrement. Ils reçoivent des remboursements trimestriels pour les enfants. La modulation de tarif les a aussi forcés à réévaluer leurs besoins.
La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, va dans le même sens. «C’est choquant de voir ce gouvernement adopter des politiques fiscales qui ont pour effet de mettre en péril, à moyen terme, notre système public de services de garde», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
L’augmentation du nombre de places dans plusieurs municipalités offre aussi un plus grand choix aux parents. Portneuf offrira un peu plus de 1000 places à contribution réduite, à temps plein ou partiel, dont 568 en milieu familial, avec la construction des CPE à Portneuf et Cap-Santé.
Selon Mme Larochelle, les parents qui pressaient leur responsable de service de garde privé d’être reconnue pour offrir des places à contribution réduite ne le font plus. Le nombre de candidates en attente d’une reconnaissance est passé de plus de 100 à 10. Elles ne sont pas soumises à des règles d’encadrement aussi rigoureuses que les responsables reconnues.
La liste d’attente du CPE Le kangourou est aussi gérée par l’organisme provincial La place 0-5 depuis le 2 juillet, mais la liste provinciale ne couvre pas le volet familial actuellement, souligne la directrice.
Le CPE Le kangourou emploie plus de 65 personnes. Leur nombre a presque doublé avec l’ouverture des deux nouvelles installations en mars dernier. Selon Mme Larochelle, la dernière année a été tellement occupée qu’elle n’a pas eu le temps de les inaugurer.
