À cet égard, le message qu’il véhicule lors de sa visite officielle en territoire français, relève plus de celui d’un président de chambre du commerce, que d’un premier ministre qui devrait faire rayonner le Québec à l’étranger.
En bon provincialiste, amant de la reddition tranquille, il fait tout pour consolider le statut d’un Québec, province comme les autres. La plupart du temps, il se comporte en caméléon au Conseil de la fédération, en faisant sienne la couleur canadienne pour plaire à ses homologues qui apprécient cet ami fédéraliste inconditionnel. M. Harper le considère comme un allié fiable: voilà un premier ministre québécois qui a bien compris les limites de sa position minoritaire. Comme bien d’autres fédéralistes naïfs ou machiavéliques, selon le cas, M. Couillard se contente d’une motion fédérale qui reconnaît le statut de nation pour le Québec, en sachant très bien que cette déclaration n’a aucune portée juridique et qu’à tout moment elle peut être abrogée.
Ce que semble oublier ces premiers ministres à la Charest et Couillard et, avant eux, les Godbout et Taschereau, c’est que tout gouvernement québécois a l’obligation morale de défendre les fondements distinctifs de notre société, et ce, dans tous les domaines de sa juridiction et même au-delà. Robert Bourassa ne proposait-il pas une souveraineté culturelle du Québec et, après l’échec du Lac Meech, une négociation un à un avec le fédéral pour une reconnaissance de la spécificité du Québec?
M. Couillard, ce sont des premiers ministres comme vous qui, par leurs compromissions envers le Canada anglais, ont alimenté le nationalisme québécois. Ils ont été les complices d’un État fédéral centralisateur qui a toujours refusé un statut particulier pour le Québec ou la reconnaissance de sa société distincte à l’intérieur du Canada. Cette non-acceptation par le ROC (Rest of Canada) de cette originalité québécoise a contribué fortement au renforcement de l’idée indépendantiste au Québec.
Marcel Perron
Neuville