«Terre d’écueil» rafle le Grand prix Jacques-Languirand

Photo de Mathieu Hardy
Par Mathieu Hardy

S’ils avaient été présents, les cinéastes espagnols Michelle et Uri Kranot auraient reçu leur trophée des mains même de Jacques Languirand. Le communicateur qui a participé, en 2003, à la création du seul festival de films sur l’environnement a fait une apparition surprise au festival, apparition que lui et sa compagne avaient annoncée quelques heures auparavant dans les médias sociaux.

Jacques Languirand s’est dit fier de l’évolution de l’événement. «J’aurais jamais pu imaginer ce que j’ai vécu aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui on voit la place que ça a pris et le travail qui a été apporté par tellement de gens. Je suis certain que cette démarche a déjà et continuera d’avoir un effet considérable sur tout le Québec», a déclaré en entrevue l’homme qui a dévoilé être atteint d’Alzheimer il y a un an.

C’est pour lui rendre hommage que la plus haute distinction de la cérémonie portera désormais son nom, le Grand Prix Jacques-Languirand. «On veut la rendre encore plus porteuse et plus signifiante», a expliqué la marraine du festival, Geneviève Bilodeau. Elle formait le jury avec la rameuse océanique Mylène Paquette, le cinéaste Hugo Latulippe, la directrice de Cinéma Québec Ségolène Roederer et Suzanne Allaire, membre à vie du FFPE.

Parmi les 26 films présentés en compétition, ils ont choisi de décerner le Prix du film étranger au documentaire «Cowspiracy: The Sustainability Secret». Ses auteurs, les Américains Kip Anderson et Keegan Kuhn, se sont intéressés à l’impact dévastateur de l’élevage industriel.

Le film «Sayachapis», de Mar Y Sol, a mérité le Prix artistique québécois pour sa qualité esthétique. «Tout part d’une idée, tout part d’un rêve et quand on a la passion, on ne peut pas abandonner», a témoigné avec émotion la jeune réalisatrice à propos de la complexité de sa démarche cinématographique qui l’a amenée auprès d’un homme exilé sur une île au large de Vancouver.

Parmi les cinq films du bloc relève, celui qui a reçu la bourse de 200$ des Rendez-vous culturels de Saint-Casimir s’intitule «WD-40». L’oeuvre a été produite et réalisée par des élèves de 4e année de l’école Madeleine-de-Verchères, à Montréal, avec l’aide de Michel Gauthier, de Cinécole.

Le public, lui, a voté en masse pour «L’Empreinte», mettant notamment en vedette Roy Dupuis. Scénarisé par Carole Poliquin et Yvan Dubuc, ce film présente en images un voyage au coeur de l’identité québécoise. «Chaque film est une remise en question d’un prêt à penser», a déclaré M. Dubuc dans un plaidoyer sur l’importance de valoriser la culture en région et d’en faire un instrument de cohésion sociale.

À la fin de cette cérémonie épurée, Mylène Paquette, devenue une personnalité de prestige pour le FFPE, a reçu le titre honorifique de membre à vie.

 

 

Partager cet article