L’art de semer une graine dans le sable

Par cpierredrolet
L’art de semer une graine dans le sable

Tout en continuant mon épicerie, j’entends un message dans l’interphone qui met l’accent sur les produits du Québec! La phrase clé du message: «Nous, chez […], les produits du Québec on en mange!»

Arrivé à la caisse, j’ai la chance d’être servi par le propriétaire du supermarché. Je lui passe les commentaires suivants. Premièrement, je sais bien, Monsieur, que votre pouvoir de décision face a la chaîne d’alimentation est limité, mais je trouve discordant la publicité que j’entends et ce que je vois sur vos tablettes. Les bleuets sont des É.-U. alors que nous sommes en pleine saison ici. C’est comme les tomates Savoura que l’on à peine à voir, car elles sont inondées par les tomates du Mexique et des États-Unis, tout comme les framboises et les fraises de la Californie! Est-ce que des travailleurs d’autres pays vont venir faire leur épicerie ici pour vous encourager?

Un achat local, c’est un dollar dépensé en région qui circule quatre fois dans l’économie régionale, ce qui permet à tous les commerces de faire de meilleures affaires.

La réaction de ce sympathique propriétaire de commerce fut  de me saluer en me souhaitant une bonne journée.

Pourquoi, moi qui ne suis ni producteur ni commerçant, j’ai compris une certaine logique commerciale et pas les principaux intéressés? J’ai compris que les changements ne s’opèreront pas d’en haut, mais bien par l’intelligence des consommateurs à encourager les entreprises locales, nos agriculteurs.

La mission des supermarchés n’est donc pas d’offrir de la bonne nourriture à ses clients, c’est plutôt de faire de l’argent. Après avoir perdu mon temps à planter une graine dans le sable, j’ose espérer que cette opinion trouvera racine dans un terreau plus fertile.

Jeannot Michaud

Pont-Rouge

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