Dans un rare vote libre à l’Assemblée nationale, 94 députés ont appuyé le projet de loi alors que 22, tous libéraux, s’y sont opposés.
La loi 52 autorisera les médecins à abréger les souffrances des patients en fin de vie qui auront demandé ce recours. Le Parti libéral a fait sien le projet élaboré par le Parti québécois et porté par sa députée Véronique Hivon.
Un «sujet très sensible»
Tout en reconnaissant que cette loi est un «sujet très sensible», le député Matte dit avoir analysé sa raison d’être et ses effets avant de prendre une décision. «C’est un enjeu humain, pas politique. J’ai eu une réflexion très approfondie, j’ai lu, j’ai écouté le monde», a-t-il expliqué en entrevue quelques jours après le vote.
M. Matte estime que le projet de loi a été bien mené autant dans son élaboration, il a fait l’objet d’une étude approfondie en commission parlementaire, que lors du vote, où la ligne de parti ne jouait pas.
«La loi assurera aux personnes en fin de vie des soins plus respectueux de leurs valeurs fondamentales», affirme le député de Portneuf. Il ajoute qu’en fin de semaine, il a reçu «des témoignages de remerciement» de Portneuvois.
Michel Matte ne craint pas de dérive qui amènerait des gens non consentants ou inaptes à voir leur vie abrégée. Il rappelle que le processus d’acceptation d’une demande est balisé. «Le demandeur doit être sain d’esprit, la demande est étudiée par deux médecins et la décision n’est pas irréversible», explique-t-il.
Loi contestable?
Le gouvernement fédéral pourrait contester la loi, car il estime qu’elle concerne l’euthanasie, qui relève du Code criminel.
En Chambre, le 10 juin, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a déclaré que le gouvernement Couillard ira jusqu’en Cour suprême pour défendre sa loi puisque les soins de vie sont de juridiction provinciale.
La loi sur les soins de fin de vie entrera en vigueur dans 18 mois.