Ciment Québec: les travailleurs ont manifesté sur la Colline parlementaire

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Par Denise Paquin

Plus d’une centaine de travailleurs de l’industrie du ciment, dont 35 de chez Ciment Québec, ont manifesté devant le Parlement mardi midi à l’occasion de la rentrée parlementaire.

Les membres du Syndicat des Métallos et de Unifor ont profité de la rentrée du nouveau gouvernement libéral pour lui demander d’annuler les subventions de 450 millions $ promises par le Parti québécois à la cimenterie McInnis en Gaspésie. «C’est incompréhensible qu’un gouvernement qui affirme être aux prises avec une impasse budgétaire de 3,7 milliards s’apprête à dépenser un demi-milliard dans un tel projet à haut risque», a fait valoir le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy, par voie de communiqué.  

«Ce 450 millions $ n’est pas justifié. Ce ne serait pas la première fois qu’un gouvernement changerait d’idée», a commenté Marc Tessier, président du Syndicat des métallos, section locale 9232, qui regroupe 180 travailleurs chez Ciment Québec, à Saint-Basile.

Quelques bétonnières ont ouvert la voie aux travailleurs de Ciment Lafarge, de Saint-Constant, Holcim, de Joliette, Colacem, de Grenville-sur-la-Rouge, et de Ciment Québec sur la Colline parlementaire. Le Regroupement pour l’équité dans l’industrie cimentière québécoise a donné son appui à la manifestation, même s’il n’était pas représenté parce qu’elle s’est organisée rapidement, a expliqué Marc Tessier.

Les syndicats ont fait cette sortie une semaine après une rencontre entre le Regroupement et les ministres Pierre Arcand, Énergie et Ressources naturelles, et Jacques Daoust, Économie, Innovation et Exportations. Les gens du Regroupement se sont fait dire que l’entente était déjà conclue avec Ciment McInnis, a indiqué Marc Tessier. «Notre action est de leur qu’il y a des chiffres qui prouvent que c’est un éléphant blanc», affirme-t-il.

Dans un communiqué, le Regroupement a réitéré son opposition à l’attribution de fonds publics dans un projet privé. Il rappelle qu’actuellement l’industrie québécoise fonctionne à 60% de sa capacité et que le projet de Port-Daniel, avec ses 400 emplois à venir, menace des emplois existants.

Le Regroupement réunit une trentaine d’entreprises, d’organismes et de villes directement concernées par l’industrie cimentière. La Ville de Saint-Basile, l’Union des chambres de commerce et d’industrie de Portneuf, Construction Moisan et Rochette, J.R. Perreault et Fils, Oxigène Portneuf, Location Acmat, EBPC, Transport M. Charette et Ciment Québec en font partie dans Portneuf.

 

Le temps presse

C’est la deuxième fois que des travailleurs de Ciment Québec manifestent sur la Colline parlementaire. Une centaine avaient participé à une première manifestation de l’industrie le 31 janvier, quelques jours après l’annonce de l’entente entre le gouvernement péquiste et Ciment McInnis.

Le temps presse, selon Marc Tessier, puisque le nouveau gouvernement libéral prévoit déposer un budget en juin. La manifestation des travailleurs ne serait que la première d’une série de sorties publiques. Le projet de Port-Daniel pourrait même susciter des réactions provenant des États-Unis. «Je ne veux rien avancer, mais les Américains commencent à se poser des questions sur ce ciment subventionné», a indiqué M. Tessier.

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