Pétition ou pas, la mairesse de Sainte-Anne-de-la-Pérade Diane Aubut maintient la hausse de taxes. Elle met ainsi fin à la partie de bras de fer qui a opposé les élus aux citoyens durant tout le mois de mars.
Le verdict est tombé le 7 avril lors d’une séance sous haute tension. «On a amené notre pétition de 639 noms à la table et,juste avant, ils [les conseillers et la mairesse] ont voté pour le maintien de la hausse», a relaté Yvan Rompré. Le contribuable représente un groupe de citoyens qui conteste le bond moyen de 22% des taxes municipales en 2014.
La majorité des comptes de taxes ont été majorés de 400$ à 600$, selon le groupe d’opposants. Pour ceux qui habitent en bordure du fleuve, ce montant peut aller jusqu’à 1000$, selon le secteur.
Le conseil élu en novembre n’a pas vu venir cette augmentation radicale, a fait savoir la mairesse Diane Aubut. Les résidants de l’île du Sable et de la montée d’Enseigne ont subi les hausses les plus salées. «La hausse de taxes est relative, elle n’affecte pas toute la population de la même façon», a expliqué Diane Aubut. L’abroger occasionnerait un manque à gagner de 700 000$, évalue-t-elle.
«On a repassé le budget et les compressions envisagées ne sont pas assez importantes pour commander la préparation d’un autre [budget]», justifie Mme Aubut.
En plus des revenus provenant de la hausse de taxes, l’administration Aubut anticipe un surplus frôlant les 300 000$. «Ce montant sera considéré dans le prochain budget. S’il est si élevé, c’est à cause d’amortissements jamais calculés», précise la mairesse, se défendant de gonfler les postes budgétaires.
L’application du nouveau rôle d’évaluation a fait doubler la valeur de certaines maisons. Ce sont les propriétaires de maisons le long des cours d’eau qui sont les plus affectés, un phénomène provincial. «La firme Bournival pourra bientôt rencontrer les citoyens qui en font la demande», a confirmé Mme Aubut. La MRC des Chenaux aurait procédé au réajustement de l’évaluation foncière de quelques contribuables après un coup de fil, avance-t-elle.
Fatiguée du climat de peur qui règne dans son village, Diane Aubut nie influencer ses conseillers pour qu’ils l’appuient dans ses décisions. «J’ai un conseil qui a à coeur les dossiers et on travaille dans l’intérêt de tous les citoyens. Je suis loin de manipuler qui que ce soit», a-t-elle insisté.