Cimenterie en Gaspésie: la grogne suit le Parti québécois

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Par Denise Paquin
Cimenterie en Gaspésie: la grogne suit le Parti québécois

Campagne électorale ou pas, les travailleurs de Ciment Québec maintiendront la pression sur le Parti québécois. «On les a avertis qu’ils nous verraient sur leur route», a déclaré le président du syndicat Marc Tessier, de Shawinigan où il a manifesté avec une dizaine de compagnons de travail ce matin.

Après Québec, vendredi, l’opposition au gouvernement et à sa décision d’injecter 350 millions $ dans le projet de cimenterie de 1 milliard $ en Gaspésie s’est déplacée en Mauricie aujourd’hui. Une vingtaine de travailleurs de Ciment Québec, de Saint-Basile, et de Ciment Lafarge, de Saint-Constant, ont accueilli les députés du Parti québécois réunis en caucus pour préparer leur rentrée parlementaire.

«On voulait passer le message aux gens. Ils ne sont pas au courant du dossier», a constaté Marc Tessier, président du Syndicat des Métallos, section locale 9232. «On a dit que Mme Marois ne dit pas tout», a-t-il ajouté.

Les représentants des Métallos ont demandé au gouvernement de divulguer l’étude de marché qui prouve que le projet de 1 milliard $ à Port-Daniel ne nuira pas aux emplois existants. La réponse du président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, n’a pas convaincu Marc Tessier: «À trois occasions, il a dit qu’il prenait le pari que ça marcherait. Je trouve ça un peu ‘touché’ de prendre un pari avec 350 millions $», a-t-il noté.

L’arrivée d’un nouveau joueur dans le marché du ciment du Québec et à l’exportation suscite l’incompréhension. «Il n’y a pas de place pour une autre [cimenterie] ni pour deux millions de tonnes de plus sur ce marché [du Québec]», affirme Marc Tessier, soulignant que les cimenteries du Québec fonctionnement actuellement à 60% de leur capacité. «Si les commandes étaient au rendez-vous, nous pourrions produire demain matin les 2 millions de tonnes supplémentaires qu’on prévoit produire à Port-Daniel», expose-t-il.

Le président du syndicat des travailleurs de Ciment Québec se demande également si Cimenterie McInnis pourra soumissionner sur des appels d’offres publics au Québec.

Des travailleurs sacrifiés

Les travailleurs de Ciment Québec ont déjà connu des hauts et des bas, mais cette fois la situation «est plus qu’inquiétante», soutient Marc Tessier.

Le président du syndicat mentionne qu’ils ne sont pas contre la Gaspésie, car elle a besoin d’emplois elle aussi. Ils craignent d’être sacrifiés, comme ceux de l’industrie de l’amiante, surtout ceux qui ont passé 50 ans. C’est sans oublier les emplois indirects. «Créer 500 emplois en Gaspésie pour en perdre autant ailleurs au Québec, ce n’est plus du développement économique. On ne joue pas avec les emplois des gens», maintient-il.

Environnement

Enfin, les représentants du Syndicat des métallos de Saint-Basile et Saint-Constant questionnent l’impact environnemental de la nouvelle cimenterie qui, d’après des groupes écologistes, produira l’équivalent de 10% des émissions de GES de tous les secteurs industriels confondus au Québec. «Les cimenteries où nous travaillons ont fait des pieds et des mains pour se moderniser, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il y a deux poids deux mesures», déclarent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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