L’Écosse devrait-elle être un pays?

Par abedardfiset
L’Écosse devrait-elle être un pays?

À l’instar de l’Angleterre, de l’Irlande du Nord et du pays de Galles, l’Écosse fait partie du Royaume-Uni, et depuis plus de trois siècles dans son cas. La situation pourrait changer si 50 % + 1 des habitants de l’Écosse répondent «Oui» à la question «L’Écosse devrait-elle être un pays indépendant?» lors du référendum sur l’indépendance le 18 septembre 2014.

Si une majorité d’Écossais âgés de plus de 16 ans est favorable à cette proposition, la nation qui compte un peu plus de cinq millions de personnes quittera l’Empire britannique. La mise en place de ce premier référendum de l’histoire écossaise est l’initiative du premier ministre Alex Salmond et du parti qu’il dirige, le Scottish National Party, élu en 2011.

Tout comme au Québec, l’opinion publique est partagée sur la question indépendantiste. À l’heure actuelle, les sondages indiquent qu’une majorité de «Scots» souhaitent que leur nation demeure partie intégrante du Royaume-Uni. L’avenir du territoire se décidera toutefois dans les prochains mois. La campagne référendaire débutera officiellement 16 semaines avant la date fatidique. Pendant cette période, les deux clans, le «Yes Scotland» et le «Better Together» (mieux ensemble), tenteront de rallier le plus d’Écossais à leur cause.

Lewis Baird, un étudiant de 21 ans originaire de Glasgow, appuie le clan du «oui». Il est convaincu que la situation de l’Écosse serait meilleure si elle formait un pays à part entière. «L’Écosse est bourrée de ressources, mais elles ne profitent pas assez aux Écossais. L’indépendance nous permettrait, entre autres, de tirer profit du pétrole qui se trouve dans la mer du Nord et de prendre nos propres décisions. Nous avons une merveilleuse et vibrante histoire avec l’Angleterre, mais il est temps d’en créer une nouvelle pour l’Écosse», explique-t-il.

De son côté, Geraldine Irvine, une enseignante écossaise qui habite maintenant en Angleterre, s’oppose au projet séparatiste. «Le fait que l’Écosse soit si peu peuplée est un obstacle à l’accession à l’indépendance», affirme-t-elle. «Si elle devient souveraine, elle cessera de recevoir les transferts du gouvernement britannique, ce qui aurait des répercussions sur l’économie et les services publics. Il y a un soutien mutuel entre les nations qui forment le Royaume-Uni, il serait vraiment dommage de le perdre», ajoute l’opposante.

Qu’en est-il du gouvernement central de Londres? Bien qu’il ait accepté que le référendum ait lieu, il ne désire pas qu’une partie non négligeable de son territoire fasse bande à part, au contraire. Le gouvernement central promeut donc l’unité, la stabilité et l’identité britannique dans le but de convaincre les indécis.

Si l’Écosse devient souveraine, plusieurs questions importantes devront être discutées: fera-t-elle partie de l’Union européenne? De l’OTAN? Continuera-t-elle à utiliser la livre sterling comme monnaie nationale?

De ce côté-ci de l’Atlantique, on peut se demander si une issue favorable requinquera les partisans de la souveraineté? À 5000 kilomètres des rives de la Gaspésie, l’histoire se répète. Un peuple se pose des questions similaires sur un projet d’identité nationale à celles qui ont soulevé les passions en 1980 et 1995 au Québec. Il sera intéressant d’observer ce qui se passera en Écosse dans la prochaine année.

Pour une question ou un commentaire, n’hésitez pas à m’écrire.

 

Alexis Bédard-Fiset, de Donnacona, enseigne jusqu’en juin 2014 à l’école The Liverpool Blue Coat à Liverpool, au Royaume-Uni. Il profite de ses congés pour poursuivre sa découverte du pays et de l’Europe et partage ses coups de coeur avec les lecteurs du Courrier.

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