Camille Maloney et Rudy Martel : Au revoir, Veronika!

Par jdion
Camille Maloney et Rudy Martel : Au revoir, Veronika!

Mathieu Hardy Charmante, souriante, active, douce et attentionnée… Et combien reconnaissante pour le séjour enrichissant dans sa famille d’accueil! Ainsi pourrais-je décrire Veronika, cette enfant d’ailleurs que j’ai eu le privilège de rencontrer à l’invitation de ses parents adoptifs pour l’été, Camille Maloney et Rudy Martel, de Neuville. C’était le 2 août. En plein après-midi, Camille et Rudy m’ouvrent les portes de leur demeure pour me présenter leurs deux filles Zoé et Charlie puis Veronika, le troisième rayon de soleil entré dans leur vie le 24 juin dernier. C’est Rudy qui m’a accueilli dans la cour et qui m’a dirigé vers la maison. Sagement assises à la table, Camille et Veronika partagent les derniers instants d’un été mémorable jusqu’à ce que leurs regards complices croisent le mien et celui de Rudy qui m’a conduit jusqu’à la cuisine. Il ne restait alors que quatre dodos avant que Veronika, neuf ans, retourne chez elle, à Chaussy, une petite ville de la Biélorussie, où la santé de la population est en péril depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl survenue le 26 avril 1986. Et c’est pour lui permettre d’échapper temporairement à ces ravages que Camille et Rudy ont décidé de devenir sa famille d’accueil cet été. Il y a de cela quatre ans, le couple de trentenaires a appris l’existence de l’organisme Séjour Santé Enfants Tchernobyl (SSET) alors qu’ils rêvaient d’adopter à l’international. Ils se sont sentis interpellés, mais ils ont mis le projet de côté le temps d’agrandir leur famille. Grâce à l’implication de parents généreux comme eux, une quinzaine de Biélorusses âgés de 7 à 18 ans – un record – ont pu jouir d’un répit de sept semaines du nuage radioactif qui flotte au-dessus du Belarus et qui fait dépérir leur santé. «La priorité, c’est de faire sortir ces enfants-là de leur pays et de leur permettre d’avoir un mode de vie sain et une bonne alimentation», m’a dit Rudy pour m’expliquer la mission de l’organisme SSET fondé en 2001. «Juste en sortant de son milieu qui est contaminé, elle va éliminer de son corps 50% des radiations», a poursuivi Camille pour expliquer les bénéfices du séjour au Québec de Veronika sur sa santé. Pour chasser encore plus de traces de radiations de son corps, Veronika a consommé quotidiennement six comprimés de pectine pendant toute la durée de son séjour. «C’est un institut de recherche au Bélarus qui a découvert que la pectine permet d’éliminer plus rapidement les radiations», a précisé Camille. Cette expérience a été à la fois positive et dépaysante pour les Martel-Maloney et pour Veronika, qui expérimentaient tous la démarche pour une première fois. «La barrière de la langue a fait qu’au début, ça a été plus difficile», a témoigné Camille qui, au fil du temps, a réussi à établir une communication fonctionnelle avec Veronika. Rudy m’a raconté que les premiers échanges ont été plus difficiles, mais avec des petits signes, des sourires et l’aide d’un traducteur sur le téléphone mobile et la visite d’une interprète pendant quelques jours, le lien s’est créé au terme d’une période d’adaptation d’environ deux semaines. Si bien que quelques jours avant de les quitter, Veronika savait compter en français et connaissait beaucoup de mots dans la langue de Molière, assez pour exprimer ses besoins et interagir avec sa famille d’accueil. Le passage de Veronika a enrichi la dynamique familiale et c’est un grand bénéfice aux yeux de Camille et Rudy. «Nos deux enfants ont vraiment tissé des liens [avec Veronika]. Ça les a fait grandir. Elles ont partagé beaucoup de choses ensemble. Ça leur a vraiment donné une ouverture», a raconté Camille, qui gardera des souvenirs positifs de cet été enrichissant sur le plan humain. Cette expérience que Camille et Rudy considèrent comme un cadeau de la vie – et qu’ils recommandent d’essayer – a nécessité un investissement financier pour payer les frais de visa, les billets d’avion et les comprimés de pectine. Ces dépenses considérées comme un don de charité sont admissibles à un crédit d’impôt. Ils ont été soutenus par plusieurs commanditaires pour garantir la meilleure cure à Veronika. Leur dentiste a entre autres accepté de prodiguer gratuitement à la petite ses premiers soins dentaires. De son côté, Veronika est rentrée chez elle purifiée et regaillardie par des vacances enrichissantes. Grâce à Camille et Rudy, elle a visité plusieurs coins de la province, dont l’île Anticosti. Rien de moins que des vacances de rêve attendaient cette enfant venue d’ailleurs. C’est ce qui lui fait dire: «Canada, je t’aime!» «Dans un monde idéal, Veronika reviendrait nous voir l’été au cours des prochaines années», souhaitent Camille et Rudy. Au revoir, Veronika!

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