Quand entreprendre rime avec immigrer

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Par Francis Beaudry
Quand entreprendre rime avec immigrer

À l’approche de la soixantaine, après plus de 40 ans à la tête de son entreprise à Saint-Basile, Jocelyn Frenette s’était fait à l’idée de quitter le monde des affaires, pour son bien et celui de son commerce. Grâce à un Français venu du Mans, en France, il est passé de propriétaire à employé dans sa propre entreprise et a retrouvé sa joie de vivre. «J’étais très fatigué, si j’avais continué au même rythme, dans cinq ans, je serais mort!» lance l’ancien propriétaire d’Équipements Jocelyn Frenette. [quote font= »arial » font_size= »18″ font_style= »italic » color= »#1e73be » bcolor= »#1e73be »]Je fais la même job qu’avant, mais je n’ai plus les casse-têtes que j’avais. J’ai délégué ça à quelqu’un d’autre. – Jocelyn Frenette [/quote]   En plus de risquer sa santé, M. Frenette craignait de voir ses affaires dépérir. Après y avoir bien réfléchi, le détaillant d’équipement motorisé prend la décision de vendre le commerce que son père lui avait transmis en 1960. À la fin de l’été 2017, il réussit finalement à passer le flambeau. Mais il n’avait jamais pensé que ce serait à un Français. En quête lui aussi d’une seconde vie professionnelle, Christophe Lopez a tout largué pour venir relancer Équipements Jocelyn Frenette et s’installer au Québec avec toute sa famille. Entrepreneur d’expérience cherche nouveau départ Ce citoyen de la ville du Mans, dans le Pays de la Loire dit avoir toujours eu la fibre entrepreneuriale. Après ses études et son service militaire, il a démarré sa propre petite entreprise de nettoyage industriel qu’il a développée pendant 25 ans. Alors que l’entreprise qu’il a bâtie compte plus de 400 employés, Christophe Lopez choisit de céder sa place à son directeur général. Il a décidé d’entreprendre avec sa conjointe et ses enfants un voyage qui allait les mener au Québec. Il s’installera dans la région de Québec qu’il avait souvent visitée comme touriste. Pour sécuriser son nouvel emploi, Christophe Lopez décide d’acheter une entreprise avant même de déménager. «Je n’ai jamais attendu que les choses viennent à moi. Je me suis toujours dirigé vers celles-ci», affirme-t-il. En plus de changer de décor, M. Lopez affirme qu’il voulait aussi changer de type d’entreprise. On lui a proposé d’acheter des entreprises de taille comparable à celle qu’il possédait en France, mais il a refusé. «Je voulais une entreprise qui me permettrait de traiter avec mes salariés et avec le public», relate-t-il. Prendre racine et faire son travail Une fois arrivé ici, Christophe Lopez a rapidement pris ses aises. Après quelques mois d’observation à apprendre le métier de gestionnaire d’un commerce d’équipement, le quinquagénaire se lance dans les améliorations. Il instaure un système de facturation informatique, qui va lui permettre bientôt d’effectuer le premier inventaire informatisé depuis la fondation de l’entreprise. Habitué des projets et du développement, l’entrepreneur immigrant songe aussi à un projet d’agrandissement. L’adaptation au milieu de travail n’est qu’une partie de ce que Christophe Lopez a réalisé pendant son année de transition. Très engagé en France, il se retrouve de nouveau impliqué très rapidement après son arrivée. En plus d’être en rapport avec le consulat de France et la Chambre de commerce internationale à Québec, il se fait élire au conseil d’administration de l’Association des gens d’affaires de Saint-Basile. Il participe, entre autres, à l’organisation des activités à Saint-Basile et est actif dans le réseau d’entrepreneurs internationaux à Québec. Pour Christophe Lopez, la transition comme patron au Québec a simplifié sa vie de gestionnaire. Libéré de la «lourdeur administrative» de l’État français, il explique que «c’est plus facile, plus simple d’entreprendre au Québec, qu’il y a moins de contraintes administratives».   [quote font= »arial » font_size= »18″ font_style= »italic » color= »#1e73be » bcolor= »#1e73be »]C’est plus facile, plus simple d’entreprendre au Québec, il y a moins de contraintes administratives qu’en France. – Christophe Lopez[/quote]   Après un an de vie au Québec, Christophe Lopez voit avec optimisme le futur pour lui et sa famille. Il explique que c’est important de laisser une année passer pour aider à l’adaptation. «Il faut laisser le temps aux gens de nous connaître, d’aller vers nous et aussi d’aller vers eux», affirme-t-il. Deux hommes soulagés Lorsqu’on leur demande de commenter leur décision, autant Jocelyn Frenette que Christophe Lopez témoignent de la tranquillité d’esprit qu’elle leur a apportée. «Je fais la même job qu’avant, mais je n’ai plus les casse-têtes que j’avais. J’ai délégué ça à quelqu’un d’autre», se réjouit-t-il. Christophe Lopez reconnaît que sa vie a aussi beaucoup changé en comparaison de son ancienne vie de propriétaire de grande entreprise. Il s’en est rapidement rendu compte après son arrivée. «Je voyageais beaucoup et je travaillais de longues heures en France. Lorsqu’on m’a dit ici que les journées se terminaient à 17h, je me suis dit que c’était tôt!» conclut-il.

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