La motoneige hors-piste met en danger les cervidés dans la Réserve de Portneuf

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Par Denise Paquin
La motoneige hors-piste met en danger les cervidés dans la Réserve de Portneuf

L’engouement pour la motoneige hors-piste ne cesse de croître. Cependant, cette pratique met en danger les cervidés, notamment l’orignal, dans la Réserve Portneuf où elle est interdite.

«La nouvelle génération de motoneigistes acquiert des machines ultra-performantes, conçues spécifiquement pour les conditions extrêmes d’épaisseur de neige, pour s’amuser à l’extérieur des sentiers battus. Le problème est que plusieurs négligent de s’assurer qu’ils pratiquent leur sport à des endroits permis», a déclaré Rémy Chamberland, sergent au bureau local de protection de la faune à Saint-Raymond, en entrevue le 8 janvier.

Certains n’hésitent pas, par exemple, à traverser les ravages d’orignaux et de chevreuils, ce que le ministère Forêts, Faune et Parcs interdit sur tout le territoire québécois.

«Les animaux ont toutes les bonnes conditions pour passer l’hiver dans leurs ravages. Mais quand ils en sortent, ils peuvent se retrouver sur les routes», explique M. Chamberland. Cette fuite peut provoquer des collisions. Mais la perte d’énergie peut aussi réduire le taux de survie des bêtes ou en faire des proies plus faciles pour les prédateurs.

L’agent de la faune rappelle que la pratique de la motoneige dans la Réserve se fait exclusivement dans les sentiers balisés et identifiés, comme le sentier provincial 73. Seules les activités organisées sous contrat avec le ministère ou activités de piégeage pour les locataires ayant des droits exclusifs sont aussi permises.

Les agents de la Faune effectuent des opérations avec la Sûreté du Québec. «Le nombre d’infractions augmente», signale Rémy Chamberland. L’an dernier, une surveillance par hélicoptère a même eu lieu dans des secteurs problématiques.

Il invite les amateurs à pratiquer leur sport dans des territoires ouverts au hors-piste, comme dans les Zecs, où il n’est pas obligatoire d’être enregistré.

Caribou des bois

L’un de ces secteurs de la Réserve faunique de Portneuf est fréquenté par une espèce rare: le caribou des bois.

La harde de Charlevoix et celle de Val-d’Or sont les seules à vivre sous le 49e parallèle. Celle de Charlevoix compte moins d’une centaine de membres dispersés entre la Basse-Côte-Nord et le secteur nord-est de la Réserve Portneuf. La prédation et le dérangement, qui occasionne du stress, sont les deux menaces à sa survie.

«La consigne du ministère Forêts, Faune et Parcs est d’augmenter les efforts pour protéger cette espèce au statut précaire», affirme Rémy Chamberland qui indique que les agents de la faune effectuent une surveillance accrue. L’amende minimale en cas d’infraction est de 250$ plus les frais.

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