Faits, croyances, opinions et sentiments

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Par Robert Jasmin
Faits, croyances, opinions et sentiments

Comme moi, vous avez sûrement été témoins ou même impliqués personnellement dans des débats qui se sont perdus dans la confusion la plus totale. Histoire de mettre un peu d’ordre dans l’arène, il y aurait lieu de se remémorer le sens des mots qui charpentent ces débats. La distinction entre chacun de ces mots peut éviter que le débat vire à la chicane.

Prenons un exemple facile : les changements climatiques dus à l’activité humaine. C’est un fait, c’est la réalité et les preuves sont multiples. Dans un débat, un négationniste ne peut dire: «Je suis d’opinion que c’est faux.» Il s’agit ici d’un fait et non d’une opinion.

Par contre, je peux diverger d’opinion dans les moyens à prendre pour éviter la catastrophe climatique et c’est ici que le véritable débat peut prendre forme entre diverses opinions.

Je peux porter un jugement sur la situation ou telle politique environnementale et ce n’est pas nécessairement le même jugement que vous allez porter, car nous ne sommes peut-être pas de la même opinion. Mais sur le fait lui-même, il n’y a pas de débat possible. De même ne peut-il y avoir de débat avec un croyant qui soutient que les changements climatiques sont l’oeuvre de Dieu dans son plan de nous conduire vers l’apocalypse. La croyance est une opinion non fondée sur des faits.

Autre exemple: dehors, il fait -5 ºC. C’est un fait. Si je dis qu’il fait très froid, c’est une opinion qui peut être contredite par celle de l’amateur sportif habitué à faire du ski à -30 ºC. Dernier exemple: la semaine dernière, je rapportais dans mon billet que sous le président Eisenhower, dans les années 1950, le taux marginal d’imposition des très grandes fortunes était de 91%. C’est un fait. Je suis d’opinion qu’il s’agissait d’un impôt juste, mais Maxime Bernier y verrait de la folie. C’est une divergence d’opinions, mais le fait historique est incontestable. Si de ce débat résultait un impôt, disons de 75%, sur les revenus dépassant les 10 millions de dollars, alors cela provoquerait chez moi de la joie. La joie n’est pas une opinion, mais un sentiment. Ce sentiment peut être issu d’une réalité… ou d’un rêve.

 

 

 

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