Remarquable initiative que celle de Karina Bélanger, éducatrice spécialisée à l’école du Perce-Neige, qui a proposé qu’un banc de l’amitié soit installé dans chacune des cours de récréation des enfants du préscolaire et des élèves de la 1re et de la 2e année.
« Je cherchais pour nos élèves une façon concrète de travailler l’ouverture sur les autres et l’empathie. L’objectif principal de ce projet est d’apprendre à tendre la main aux autres et de favoriser l’entraide. Bref, on ne laisse personne de côté. Ainsi, lorsqu’un élève en sentira le besoin, il aura la possibilité de venir s’asseoir sur le banc de l’amitié. Ce sera là un message pour tous les autres que cet élève a besoin de la présence d’un ami ». C’est en ces termes que Mme Bélanger résume son projet.
Vidéos de sensibilisation
Pour assurer une bonne compréhension de l’usage des bancs de l’amitié, il fallait d’abord sensibiliser les élèves à la raison de leur présence dans les cours de récréation. Ainsi, avec l’aide d’une enseignante et de deux généreuses élèves, de petites capsules vidéo ont été tournées afin de montrer différentes situations où il serait intéressant d’utiliser le banc.
À chaque début d’année, les enseignants du préscolaire, de la première et de la deuxième année visionneront ces capsules vidéo avec leurs élèves. Ainsi, d’année en année, tous les élèves seront informés quant à l’usage de ce moyen d’entraide.
Aucune des mises en situation présentées dans les vidéos ne montre l’exemple « je n’ai pas d’amis », et ce, afin éviter que ces bancs ne soient vus de façon négative. On a plutôt misé sur des exemples du genre « mon ami n’est pas à la même récréation que moi. Je ne sais pas quoi faire… » ou « je suis un nouvel élève, je ne sais pas quoi faire… » ou encore « mes amis jouent à un jeu qui ne me tente pas, je ne sais pas quoi faire ».
Favoriser l’inclusion
Pour Geneviève Pagé, directrice de l’école, ce projet s’avère porteur de solidarité et d’inclusion au sein de l’école. « Le banc de l’amitié représente un lieu d’écoute, de réconfort et de connexion. Il incarne plusieurs valeurs que nous souhaitons transmettre à nos jeunes : l’empathie, l’ouverture et le respect ».
L’ensemble des partenaires du projet. Photo : Pierre Paquet
Comédiennes de 6e année
Élèves de sixième année, Maxime Mathieu et Éliane Bernatchez se sont toutes deux montrées généreuses de leur temps en jouant les rôles principaux dans les vidéos, tout comme en entrevue avec le Courrier de Portneuf.
Maxime résume ainsi le processus de réalisation. « On a parlé de tous les scénarios possibles si on était toute seule, mais pas nécessairement sans ami. Le banc de l’amitié, c’est surtout pour éviter d’être tout seul à la récréation et de s’ennuyer. On est quand même 20 minutes dehors, parfois sans nos amis. C’est aussi une façon de se faire des nouveaux amis ».
Quant à Éliane, elle prend un instant de réflexion pour mieux nous faire comprendre le concept du banc de l’amitié. « C’est pour essayer de… comment dire, comment je pourrais dire ça? Essayer de ne pas laisser des personnes toutes seules, puis être capable, déjà quand t’es jeune, d’apprendre à être avec des amis. Le banc de l’amitié, c’est parfait pour les personnes qui sont gênées ».
Implication de Desjardins
La Caisse Desjardins du Centre de Portneuf a donné 3 000 $ pour la concrétisation des bancs de l’amitié. Aux yeux de son vice-président, François Bussières, ce projet constitue « un symbole d’entraide, d’écoute et d’empathie. Il incarne l’idée forte que personne ne doit être laissé de côté. Les enfants apprendront à tendre la main, à reconnaître les besoins des autres et à bâtir une communauté plus solidaire dès le plus jeune âge. Soutenir des projets comme celui-ci c’est investir dans un avenir plus humain, plus inclusif et plus bienveillant ».
Une école inclusive
Par cette initiative, l’école du Perce-Neige montre bien que dans une école inclusive, on n’enseigne pas seulement aux enfants des matières scolaires, mais aussi à vivre ensemble. L’empathie devient alors une importante compétence à développer.