Polycor devra verser une pénalité de plusieurs millions

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Par Stéphane Pelletier
Polycor devra verser une pénalité de plusieurs millions
Le député Vincent Caron, la mairesse Danielle Ouellet et la DG de la municipalité, Geneviève Desrosiers. (Photo :   Stéphane Pelletier)

Le député de Portneuf, Vincent Caron, a annoncé que Polycor devra verser une pénalité de plusieurs millions de dollars au Gouvernement du Québec à la suite de la fermeture de son usine de Rivière-à-Pierre. Il a également divulgué que, dans la foulée, Polycor a racheté toutes les actions, près de 100 M$, qui appartenaient à Investissement Québec.

C’est en bordure de la route, devant ce qui reste de l’entreprise Polycor, que le député Caron a fait cette annonce en compagnie de la mairesse de Rivière-à-Pierre, Danielle Ouellet et de la directrice générale de la municipalité, Geneviève Desrosiers. « À l’automne dernier, on nous annonçait la fermeture de l’usine et quelques jours avant Noël, le couperet est tombé pour 51 employés qui ont perdu leur emploi. Finalement, ça a été un choc pour tout Portneuf. C’est l’économie locale qui est durement touchée par cette décision de Polycor. Aujourd’hui, je me présente à vous, à la fois fâché de ce qui s’est passé, mais aussi dans un esprit de sentiment de justice rendue. Avec la mairesse et l’ensemble des élus, on s’est retroussé les manches pour essayer de trouver des solutions », a d’abord rappelé le député.

Dialogue bloqué

Il a aussi insisté sur le fait que les dirigeants de Polycor ont bloqué toutes les tentatives pour établir un dialogue. « Je vous assure que j’ai mis toute mon énergie pour essayer d’obtenir cette rencontre que nous n’avons pas eue et que nous n’aurons pas puisque Polycor a dénigré complètement tous nos appels téléphoniques. On ne voulait pas remettre en cause la décision qui avait été prise. On voulait comprendre pourquoi ils sortent le granit sous notre nez pour l’amener ailleurs et pourquoi ils ont été motivés à prendre cette décision. Tout ce que l’on voulait, avec la Municipalité, c’était d’avoir un plan, une vision, une organisation pour le futur. Bref, on ne savait pas si l’usine allait être démantelée. On voyait le site devenir de plus en plus mort », a-t-il révélé.

Dans la foulée, Polycor a racheté toutes les actions, près de 100 M$, qui appartenaient à Investissement Québec. Photo : Stéphane Pelletier

La pénalité

L’annonce de cette fermeture est survenue seulement deux ans après celle d’un appui de près de 100 millions de dollars de la part d’Investissement Québec. « Cela a provoqué ma colère parce que je me disais que cela ne se pouvait pas qu’au printemps 2022, notre gouvernement ait appuyé à hauteur de 100 millions de dollars l’entreprise Polycor. J’ai demandé que l’on fouille les ententes et que l’on s’assure que Polycor était dans son droit de faire ce qu’il faisait ici. On s’est rendu compte que l’entente n’était pas respectée. Polycor ne veut pas que l’on diffuse l’information. Les procureurs d’Investissement Québec sont aussi un peu timides. Donc, je n’ai pas le fin détail, mais je sais que l’on a eu assez de leviers pour imposer une pénalité de huit chiffres. Je sais que c’est en lien avec le non-respect du maintien des emplois », a laissé savoir le député Caron. Il est donc facile de conclure que, si la pénalité est dans les huit chiffres, le minimum que devra débourser Polycor est de 10 M$.

Rachat d’actions

« L’autre bonne nouvelle, c’est que Polycor a été fâché de recevoir cette pénalité. Donc, Polycor vient de racheter l’ensemble des actions qui avaient été achetées par le Gouvernement. C’est aussi une petite vengeance au nom des 51 employés de Polycor ici à Rivière-à-Pierre. C’est une petite victoire aussi, pour la Municipalité qui se débat depuis six mois pour obtenir qu’une toute petite rencontre. Polycor traite du granit et on se rend compte que Polycor, c’est un cœur de pierre. Polycor n’a aucune empathie et zéro considération envers notre communauté. Je suis fier de vous dire que j’ai autant d’estime pour eux qu’ils en ont pour nous », a ajouté Vincent Caron.

 D’ailleurs, il n’écarte pas la possibilité qu’une portion de la pénalité puisse servir à dynamiser Rivière-à-Pierre. « Ça peut faire l’objet d’autres discussions. On va essayer d’aller chercher une petite compensation si on est capable de l’avoir. C’est avec plaisir que l’on va le faire », a-t-il indiqué.

La montagne de granit près de l’usine est encore facilement accessible. Photo : Stéphane Pelletier

D’autres projets

La mairesse de la municipalité, Danielle Ouellet s’est dite tout aussi heureuse de ce dénouement inattendu. « Ça va nous faire un petit velours quand on va savoir combien ils ont payé de pénalité. Je trouvais aussi dommage de voir un 100 M$ dans une entreprise qui s’est carrément foutue de nous. Cet argent avait été donné dans l’espoir de garder des emplois au Québec et ça n’a pas été respecté. La sécurisation du terrain aussi. N’importe qui peut venir ici, monter dans la montagne et se blesser à l’heure actuelle. La Municipalité va s’en occuper », a-t-elle déclaré en ajoutant « On travaille sur d’autres projets pour valoriser notre municipalité. Avec le bel environnement que l’on a, on va se tourner vers le tourisme. » 

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