À Saint-Raymond, les inondations sont un sujet de conversation et de préoccupation de premier plan. Le 21 mai au Centre multifonctionnel de Saint-Raymond, on voulait justement en dire plus sur cette menace récurrente. Voici un second volet de reportage de cette soirée, en insistant cette fois sur ce qui s’en vient.
Des travaux sont au calendrier pour encore un bon moment avant qu’on ait maîtrisé la bête. On sait maintenant qu’on éliminera jamais la menace, mais on peut travailler à en atténuer les effets le plus possible.
C’est ce qu’ont expliqué le géomorphologue Simon Bélanger, l’expert Thomas Simard-Robitaille et l’ingénieur hydraulicien Claude Beaulieu, assis à la même table de panel que le maire Claude Duplain et la directrice générale Chantal Plamondon.
Le ministère a évalué qu’il en valait la peine d’investir l’équivalent de 1,4 million (dommage moyen annuel) pendant 20 ans et ainsi investir à hauteur de 25 M$ pour réduire les risques.
Parmi les actions majeures au programme, les barrages. Le barrage de l’Estacade et, au kilomètre zéro, le barrage de Chute Panet, devenu désuet à la fin de la production papetière.
Le barrage de la Chute
Parlons d’abord de la reconstruction du barrage de la Chute, comme on l’appelle dans le langage courant.
Le ministère des Affaires municipales a réservé une somme de 8 millions de dollars en travaux, et le barrage est un élément principal. En attendant de procéder au gros oeuvre, des études de 2,3 M$ doivent être menées pour étudier la faisabilité, la conception, les plans et devis et le nouveau mode de gestion du barrage.
Démolition et reconstruction
Les études démontrent que la démolition du barrage sans sa reconstruction augmenterait les risques d’inondation.
Claude Beaulieu explique : « Il est facile de comprendre que si vous rabattez la rivière à partir du barrage de Chute Panet, vous allez rabattre le niveau d’eau au centre-ville. »
Six hauts-fonds vont alors apparaître. « Si vous laissez ça en permanence, dit-il, la glace va venir se prendre dans ça facilement. ».
Les caissons de drave ont justement été enlevés afin de permettre à la glace de circuler plus facilement. La destruction du barrage recréerait des obstacles à la libre circulation de la glace.
Seuils gonflables
Sa reconstruction doit se faire d’ici 2028. On envisage d’utiliser des seuils gonflables pour faciliter le contrôle de niveau d’eau et évacuer l’eau vers l’aval.
« On cherche à avoir une gestion de l’eau en crue plus efficace, où on peut passer plus de débit lorsqu’il arrive des événements hydrauliques plus élevés », indique M. Beaulieu.
Le barrage de l’Estacade soulève d’autres problématiques. Le ministère de l’Environnement a déjà signalé à la Ville de Saint-Raymond que le barrage de l’Estacade était en fin de vie utile.
Dans ce cas aussi, une démolition sans réaménagement augmenterait les risques d’inondation. Des discussions sont en cours entre la Ville et la Direction générale des barrages pour voir quelle orientation peut pendre ce projet.
S’attaquer à la cause
« On a travaillé à prioriser une activité après l’autre, relate Claude Beaulieu. Il s’agissait de protéger le plus grand nombre possible de personnes en faisant la digue à tel moment ou de telle grandeur. On vise à protéger des sections de la municipalité, donc le plus grand nombre de personnes possible. C’est pour cette raison-là qu’on s’est attaqués à la cause des inondations. »
Si on veut assurer une pérennité et une continuité à ce qui a été fait, il faut l’entretenir et aussi prévenir. En 2025, la Ville est toujours en action et continue de poser des gestes.
Après l’exposé offert par les spécialistes du panel, plusieurs citoyens concernés et qui connaissent la rivière depuis longtemps ont émis des commentaires et posé des questions toutes plus pertinentes.
Lisez notre article Rencontre d’information sur le dossier rivière Sainte-Anne.
