Le Courrier de Portneuf a eu accès à l’échéancier des travaux que mènera la firme Polaris CMM de Sept-Îles pour la démolition de la tête du quai de Portneuf. Ils s’échelonneront sur quatre années puisqu’ils commenceront en juillet 2025 pour prendre fin en mai 2028. Pour la première année, ils se dérouleront dès les premiers jours de juillet 2025 jusqu’à la fin de janvier 2026.
Le contrat a été accordé à la mi-avril, en pleine campagne électorale. Quant à l’appel d’offres, il avait été publié le 5 décembre 2024 et les soumissionnaires devaient présenter leurs offres avant le 12 mars 2025.
Contamination du fleuve
Le 8 novembre 2023, dans une information transmise à de hauts fonctionnaires, Transports Canada indiquait que « l’infrastructure du quai de Portneuf est dans un état de détérioration avancé et nécessite une démolition pour des raisons de sécurité. La contamination est lessivée du bois traité à la créosote de la structure du quai, dans le remblai du quai et dans les sédiments environnants dans l’eau, et nécessite une remise en état. Le projet est financé par le Plan d’action pour les sites contaminés fédéraux ».
Population non informée
Ce qui étonne en lien avec ce projet d’envergure – d’un coût de plusieurs dizaines de millions de dollars et aux impacts considérables pour les usagers du quai, ceux de la marina et les citoyens de Portneuf, mais aussi pour toute la région −, c’est que la population n’a pas encore été informée, alors que nous sommes à la veille du début des travaux. D’ailleurs, au cours d’une entrevue, à la question de savoir si la population de la région adhère à ce projet, le maire de Portneuf, Mario Alain, répond : » Je ne peux pas le dire parce que les gens ne sont pas encore informés « .
Silence radio durant la campagne
Le maire Alain a confié au Courrier que, durant la récente campagne électorale fédérale, au niveau des rencontres d’information et des réseaux, « il n’était pas question qu’on en parle, et ce, à la demande de Transports Canada. Les sous-ministres, les responsables de projets et les grands argentiers donnent des directives très claires et nettes ».
Se prolongeant sur un kilomètre, le quai de Portneuf est le plus long au Canada. On prévoit de l’amputer d’environ 30 à 50 mètres, selon le maire Mario Alain. Photo – Denis Baribault-Archives
Communications rompues
Le maire rappelle que toute communication avec Transports Canada avait été rompue, notamment parce qu’il avait écrit à Transports Canada « que s’ils n’acceptaient pas notre demande d’avoir une tête de quai accostable, la Ville de Portneuf n’avait aucun intérêt à s’occuper d’eux autres. Ils ont donc décidé de ne plus considérer la Ville de Portneuf et de poursuivre le développement de leur projet jusqu’à l’octroi d’un contrat ».
Changement de position au Conseil
Il y a eu un changement d’orientation au Conseil municipal de Portneuf, selon ce qu’en dit le maire : « À un moment donné, le conseil de Ville de Portneuf s’est mis à niveau dans le sens qu’il n’y avait pas de justification… Qu’est-ce qui justifiait notre demande d’avoir une tête de quai accostable, autre qu’elle était là et qu’on voulait la garder? Il n’y en avait pas ».
Communications rétablies
M. Alain ajoute que le canal de communications a récemment été rétabli puisqu’il est en discussion avec la directrice responsable du projet chez Transports Canada. « On s’est entendus pour trouver une place où se rencontrer en tête à tête. Je lui ai dit : écoutez, madame Roy, ce n’est pas compliqué, le matin que vont apparaître des équipements pour la réalisation de votre projet, la Ville de Portneuf, et le maire en premier, vont avoir un blâme extraordinaire. Je ne suis plus au stade de m’entêter à vous demander des choses que vous avez décidé de ne pas donner. Je suis au stade de faire une présentation du projet où on pourrait obtenir une acceptabilité sociale de la part de la population ». Et le maire d’ajouter qu’il est important d’avoir cette rencontre avec la directrice de Transports Canada « pour être à même de parler le même langage, puis de faire comprendre à la population que tout ça est fait pour eux autres ».
