L’écart important entre les revenus de retraite des femmes et des hommes préoccupe le Fonds de solidarité FTQ et son centre de formation économique CFE. Le sujet et la recherche de solutions étaient à l’ordre du jour d’une rencontre régionale du Fonds de solidarité le 30 avril.
Voyons les chiffres. Les données de Statistique Canada indiquent un écart de 28,7 % entre femmes et hommes chez les 65 ans et plus, en ce qui a trait au revenu de retraite.
En 2022, le revenu annuel des femmes de 65 ans et plus était de 36 200 $ pour les femmes et de 50 800 $ chez les hommes de la même tranche d’âge, soit une différence de 14 600 $.
Première vice-présidente du marché de l’épargne au Fonds, Isabelle Renaud constate que beaucoup de chemin a été fait au cours des dernières années en matière d’équité salariale. Mais les statistiques démontrent un écart important des revenus de retraite.
Plusieurs raisons
Plusieurs raisons ont été identifiées. Un sondage Léger a dévoilé que 30 % des femmes n’ont pas commencé à préparer leur retraite, comparé à 20 % pour les hommes.
Le sondage révèle également que les femmes semblent moins confiantes dans leur capacité à gérer l’argent et à avoir de bonnes compétences financières.
De son côté, la directrice du CFE, Rima Chaaban, explique en entrevue que les femmes prennent leur retraite quelques années avant les hommes, soit à 62 ans, alors que les hommes la prennent à 65 ans en moyenne. « De là, on peut imaginer que leurs revenus vont être amputés considérablement », dit-elle.
Les femmes travaillent souvent dans un contexte psychologiquement plus difficile et plus susceptible de créer de l’épuisement, comme l’éducation, la santé, les soins Souvent, elles ont un parcours moins linéaire, en raison des congés de maternité ou d’une responsabilité d’aidant naturel. Mme Chaaban soutient également que les femmes ont plus tendance à faire des dépenses qu’elle qualifie de plus volatiles : « Ce sont des montants qu’on ne budgète pas nécessairement dans le budget familial, mais à la fin de l’année, ça devient un poste budgétaire assez important ».
Responsabilité individuelle
Il y a 40 % seulement des Québécois et Québécoises qui ont accès à un régime de retraite de l’employeur. Pour 60 %, ça demeure une responsabilité individuelle. Or, les femmes sont plus nombreuses à ne pas avoir de plan de retraite. « La solution qu’on propose est de commencer à travailler un plan de retraite. Si on n’a pas de budget, on n’a pas de plan de retraite non plus, martelle Rima Chaaban. Il faut commencer à réfléchir à ça, aller chercher conseil auprès de conseillers financiers. »
Conseils gratuits
Le Fonds de solidarité offre d’ailleurs des conseils gratuits via son service Flexifonds. L’organisme compte également sur l’implication de plus de mille responsables locaux afin de sensibiliser les membres. Le CFE offre de la formation pour les entreprises qui ont la retenue à la source, et présente également des webinaires. « Tant qu’on ne changera pas cette situation de façon plus systémique, l’écart va toujours se faire sentir, argumente Rima Chaaban. Il va rester à moins qu’on se sensibilise comme population à partager davantage ».
Au coeur de la mission
Patrick McQuilken, conseiller principal aux relations de presse, conclut ainsi ces propos. « Pour nous, au coeur de notre mission, il y a l’importance d’une retraite décente pour le plus de Québécois possible et on les aide à atteindre ça. »
Depuis 40 ans, le Fonds de solidarité met le Québec en action grâce à l’épargne retraite de 795 374 actionnaires-épargnants et d’un actif de 21,7 MM $. Le Fonds investit directement ou indirectement auprès de 4 000 entreprises.