Dans le cadre d’un projet portant sur la protection des espèces de chauves-souris en péril, la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel (FQPPN) réalise actuellement des inventaires sur différents sites à Deschambault-Grondines, Portneuf, Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier et Neuville.
L’objectif est de recueillir des données sur les colonies de chauves-souris présentes afin de mieux comprendre leur répartition et leur état de conservation. À cette fin, la FQPPN invite les citoyens qui soupçonnent la présence de chauves-souris sur leur propriété à les contacter. Cela permettra non seulement d’enrichir leur base de données, mais aussi de diffuser auprès de la population de l’information pertinente concernant ces espèces vivantes.
Des espèces menacées
Selon les estimations des scientifiques, entre 10 000 et 100 000 espèces vivantes disparaissent chaque année de la Terre. Cette perte de biodiversité est parfois qualifiée de » sixième extinction de masse « , car elle se produit à un rythme beaucoup plus rapide que les extinctions naturelles du passé. Or, la disparition des espèces vivantes pose de graves risques pour la survie de l’espèce humaine, laquelle dépend de la biodiversité pour sa santé, son alimentation, son économie et son équilibre écologique.
Le Québec abrite huit espèces de chauves-souris, dont trois en voie de disparition et cinq sont susceptibles de devenir menacées ou vulnérables, ce qui souligne l’importance de l’acquisition de données et la mise en place de mesures de conservation.
Le projet de la FQPPN vise à cartographier les sites propices à la présence de cinq de ces espèces, soit : la petite chauve-souris brune, la chauve-souris nordique, la pipistrelle de l’Est, la chauve-souris rousse et la chauve-souris pygmée de l’Est.
La petite chauve-souris brune est classée espèce en voie de disparition. Photo : Libre de droit
Causes du déclin des populations
Les chauves-souris du Québec sont confrontées à de nombreuses menaces, telles que l’exposition aux pesticides et autres contaminants, la perte d’habitat, la persécution des individus et la destruction de leurs abris et maternités, souvent situés dans des bâtiments. À ces pressions s’ajoute le syndrome du museau blanc, causé par un champignon. Ce champignon prolifère dans des environnements froids et humides, des conditions recherchées par les chauves-souris pour leur hibernation. Ce syndrome a entraîné une chute drastique des populations de chauves-souris au Québec, au Canada et aux États-Unis, atteignant des taux de mortalité allant jusqu’à 90 % à 100 % dans certains sites.
Elles sont très utiles
Les chauves-souris occupent plusieurs rôles dans les écosystèmes. Elles contribuent notamment au contrôle des populations d’insectes – une chauve-souris peut consommer jusqu’à 600 insectes par heure −, réduisant ainsi les dommages aux récoltes causés par les insectes nuisibles. Elles agissent donc comme des » insecticides naturels « , augmentant directement le rendement des cultures agricoles.
Une espèce mal connue
La sensibilisation et la vulgarisation scientifique constituent des facteurs importants pour la protection des chauves-souris, ces espèces vivantes mal connues et auxquelles se rattachent divers mythes qu’il importe de déconstruire.
À cet égard, voici cinq croyances qui s’avèrent toutes fausses : les chauves-souris ont une mauvaise vue; elles collent dans les cheveux; elles sont des souris volantes; la plupart ont la rage.
Signaler leur présence
Tous les citoyens sont invités à signaler la présence de chauves-souris près de leur propriétés (qu’il s’agisse de résidences, d’églises, de commerces ou autres) en appelant à la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel, au numéro 418 655-9399.