Rencontre d’information sur le dossier rivière Sainte-Anne

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Par Gaétan Genois
Rencontre d’information sur le dossier rivière Sainte-Anne
En 2024, la pelle araignée n'a mis que deux jours à briser le couvert de glace sur la longueur de 2,25 kilomètres (Photo : Archives Courrier de Portneuf)

À Saint-Raymond, ce sont 70 inondations qui ont été documentées depuis les cent dernières années. Avec 300 à 400 maisons maisons qui ont eu des dommages lors d’inondations comme celles de 2012 et 2014, le maire d’alors s’est dit qu’on ne devait plus jamais avoir de telles catastrophes dans sa municipalité.

De là est né le comité Rivière, avec l’objectif de s’attaquer au problème et de réaliser une série d’interventions qui ont porté fruits et diminué les risques, bien qu’on admette que le risque zéro d’inondation ne sera jamais atteint.

Pour citer le maire, tout cela dans le but de vivre la rivière et non la subir.

Le 21 mai au Centre multifonctionnel, une soixantaine de citoyens sont venus entendre trois des principaux spécialistes qui ont expliqué ces interventions, répondu à leurs questions et écouté leurs commentaires.

« On voulait organiser cette consultation, parce que la dernière date d’il y a pratiquement cinq ans », a déclaré le maire Claude Duplain en introduction.

Il s’agissait d’expliquer l’ensemble des travaux déjà réalisés et aussi ceux qui restent à venir.

Panel de spécialistes

Le maire était accompagné du géomorphologue Simon Bélanger, qui travaille sur le projet de réduction du risque d’inondation (RRI) depuis 2018, de l’expert Thomas Simard-Robitaille, depuis le début, soit 2014, sur le projet de recherche de l’Université Laval et de l’ingénieur hydraulicien Claude Beaulieu, qui a accompagné l’Université Laval depuis le début.

« J’aménage des rivières depuis 42 ans, déclare ce dernier, et j’ai accompagné l’Université Laval depuis le début. Par la suite notre équipe s’est réunie pour matérialiser les concepts et les études qui étaient planifiés et on a tranquillement transformé ça en travaux sur le terrain. »

« Nous sommes allés chercher au-delà de 5,5 millions $ pour faire des travaux qui sont terminés, explique Claude Duplain. Le ministère nous a donné une lettre d’intention pour embarquer encore pour un autre 10 M$ pour les projet qu’on aura à faire. »

Sur la rivière Sainte-Anne, la cause principale des embâcles et des inondations est le frasil, qui est constitué de sloche et de plaquettes de glace. En moyenne 400 000 tonnes transitent près de la ville. Cent mille tonnes et moins ne causent pas de problème.

Les interventions réalisées

Douze principales interventions pour s’attaquer à l’accumulation du frasil ont été expliquées. La plus spectaculaire est certes l’affaiblissement du couvert de glace depuis 2013, avec un appareil flottant du type pelle araignée, qui facilite l’évacuation de l’eau et de la glace plus tôt lors de la débâcle.

En 2016, on a mis en place un système d’alerte précoce avec caméras et autres équipements de mesures. Le système permet notamment d’anticiper les inondations, de préparer les équipes d’urgence et d’informer les citoyens.

En 2018, on a procédé à la stabilisation de la rive gauche à la hauteur de l’avenue Beaulieu et en amont, avec entre autres objectif de réduire l’apport de sédiments au réservoir du barrage de Saint-Raymond.

En 2016 et 2020, l’aménagement au kilomètre 24 (le km 0 étant le barrage de Chute Panet) d’une estacade flottante de rétention du frasil faite de sapins combinée avec un seuil de blocs a pour objectif de retenir le frasil et accélérer la formation du couvert de glace, de réduire les quantités de frasil près du centre-ville et de ralentir la progression des trains de glace.

En 2020, l’enlèvement de 32 caissons de drave en aval du centre-ville (km 3,5 à 0,5) a pour but d’éliminer un obstacle à la libre circulation de la glace vers l’aval.

En 2020, la stabilisation du talus riverain et la reconstruction de la digue en amont du pont Tessier en 2020 permet de sécuriser la partie nord de la ville.

Toujours en 2020, on a mis en place un dispositif anti-refoulement pour protéger 20 résidences des secteurs Alexis-Cayer et Jacques-Labranche.

En 2021, la reconstruction de l’émissaire de la rue Saint-Hubert a éliminé un mur pouvant amorcer un embâcle.

Le panel qui a animé la discussion. Photo : Gaétan Genois

Autres mesures

D’autres mesures ont été l’inspection et le défrichage des digues en 2021 et le dragage du réservoir du barrage en 2022. Les sédiments récupérés lors de cette inondation ont donné assez de matériel pour trois années de travaux à Saint-Raymond.

Une innovation a été la mise en place du système de retenue des glaces (SRG) au km 10,5, avec pour objectif de retenir les trains de glace avant leur transit près du centre-ville et de séparer en deux phases les trains de glace près de la ville.

Les 12 interventions ont réduit le risque d’inondation de 57 %. Le dommage annuel moyen est passé de 1 340 000 $ en 2014 à 580 000 $ en 2023.

Interventions à venir

Les interventions qui restent à venir sont la stabilisation de la rive au km 8 dans le rang du Nord, l’enlèvement d’une digue au km 9, la végétalisation d’un nouveau chenal de crue au km 7,5, la reconstruction du barrage de Chute-Panet, propriété de la Ville, et le réaménagement du barrage de Saint-Raymond, propriété du Gouvernement du Québec. Nous vous en parlerons plus en détail dans une prochaine édition du Courrier de Portneuf.

Après ces présentations, une période d’une heure était réservée aux citoyens pour des questions et commentaires. Plusieurs interrogations et suggestions ont été écoutées avec attention par le panel.

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