Dans son édition du 14 mai, le Courrier a fait état que l’Union des producteurs agricoles (UPA) s’oppose au tracé de la nouvelle ligne électrique qui traversera la région, et ce, afin de notamment protéger les érablières qui s’y retrouvent. Quelques heures après la publication de cet article, un responsable des communications d’Hydro-Québec a offert de faire valoir les considérations de la société d’État relativement à ce projet majeur.
« On a un dialogue ouvert avec l’UPA dans le cadre du projet de l’axe Vallée du Saint-Laurent. » C’est ce qu’a affirmé, dès le début de l’entrevue, Pascal Poinlane, conseiller en relation média chez Hydro-Québec.
Un tracé qui résulte d’un consensus
Selon M. Poinlane, c’est après avoir rencontré 70 organismes et 300 citoyens lors d’une première vague de consultations amorcées l’automne dernier qu’Hydro a proposé le tracé présenté le 6 mai dernier à Saint-Alban. « Il y a un consensus qui s’est dégagé : le milieu nous demandait d’avoir un tracé qui longe une ligne existante pour limiter les impacts, notamment sur le déboisement et éviter le plus possible les zones les plus densément peuplées ».
Selon Hydro, le fait que la nouvelle ligne longe une ligne existante permet de réduire de 20 à 30 % la largeur totale de l’emprise, donc le déboisement à effectuer.
Des modifications encore possibles
Le conseiller en relation média ajoute que le tracé proposé n’est pas final. « L’objectif, c’est d’optimiser le tracé pour arriver avec un tracé final en 2026. En discutant avec les propriétaires, on peut apporter des optimisations. On tient compte de la situation des acériculteurs dans nos modèles et on s’assoit avec eux pour voir comment on peut améliorer notre tracé ». M. Poinlane ajoute qu’Hydro compile actuellement les commentaires, notamment ceux reçus en ligne, dans ce processus d’optimisation du tracé.
Lorsqu’on lui demande quel type de modifications pourraient être apportées, le porte-parole d’Hydro identifie la possibilité de « déplacer la ligne à certains endroits pour éviter certains milieux sensibles. Il y a des discussions avec l’UPA pour trouver le tracé qui a le moins d’impact pour l’industrie acéricole ».
9,5 km en territoire acéricole
Cette nouvelle ligne à 735 kV traversera la MRC de Portneuf sur une longueur de 37 kilomètres (km). De ces 37 km, 34 sont en milieu forestier, ce qui comprend 9,5 km en territoire acéricole. Quant au nombre d’érablières touchées par le projet, Hydro l’évalue − sous réserve de précisions à venir −, à une quarantaine.
Des indemnisations?
Évoquant la possibilité de modifier l’emplacement de pylônes à construire, M. Poinlane affirme que « les propriétaires touchés sont indemnisés s’il y a un passage de pylône ou un chemin d’accès », et ce, selon les paramètres établis par l’entente-cadre entre l’UPA et Hydro-Québec.
Relancé par le Courrier sur la question des pertes financières que subiront les acériculteurs, Pascal Poinlane précise : « lorsqu’Hydro-Québec détient des servitudes acquises dans le passé, il n’y a pas de compensation. En contrepartie, on est en discussion avec l’UPA pour voir s’il y a d’autres initiatives possibles ou adaptées au secteur ».
Pascal Poinlane, conseiller en relation média chez Hydro-Québec. Photo : Offerte par Pascal Poinlane
Étapes à venir
Le tracé final de la ligne devrait être présenté à la population au plus tard en 2026. « Une fois qu’on a terminé le tracé et qu’on l’a présenté à la population, on procède à l’étude d’impact environnemental, puis on va chercher les autorisations gouvernementales. Pour obtenir ces autorisations, on doit démontrer qu’on a optimisé au maximum le projet pour arriver au tracé de moindre impact. Tout ça prend environ un an et demi à deux ans. Ça nous amène en 2028. Par la suite, si c’est autorisé, les travaux de déboisement et de construction s’échelonneront de 2029 à 2032. Évidemment, tout ça est conditionnel à ce qu’on réussisse à passer les différentes étapes et obtenir les autorisations gouvernementales ».
Audiences du BAPE
Questionné à savoir si ce projet sera soumis à des audiences par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), M. Poinlane répond par l’affirmative. « Quand on parle d’une infrastructure à 735 kilovolts, on est tout à fait dans les mandats du BAPE. Le processus du BAPE commence par des séances d’information publiques. Ensuite, selon les demandes qui viennent du public, il peut y avoir un BAPE élargi ».