Une station de recherche de niveau mondial pour le Centre de développement du porc du Québec à Deschambault-Grondines

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Par Stéphane Pelletier
Une station de recherche de niveau mondial pour le Centre de développement du porc du Québec à Deschambault-Grondines
L'une des salles d'engraissement avec l'équipement qui permet d'alimenter les porcs de manière individuelle. (Photo : Stéphane Pelletier)

Le 9 mai, plus de 300 visiteurs ont découvert la toute nouvelle station de recherche porcine du Centre de développement du porc du Québec (CDPQ) de Deschambault-Grondines. Réalisé au coût de 7 M$, le nouveau centre vient compléter le cycle de recherche en production porcine avec la maternité de recherche du CDPQ d’Armagh.

Dès le 21 mai, la station de recherche porcine de Deschambault-Grondines accueillera ses premiers porcelets. À la fine pointe de la technologie, le bâtiment est notamment doté de deux pouponnières de 96 places ainsi que de six salles d’engraissement de 96 places, d’une salle Bioclim consacrée à la recherche sur les conditions d’ambiance, de 20 silos pour les aliments, d’un laboratoire et d’une vitrine d’observation.

Alimentation de précision

La ferme de recherche se concentrera notamment sur l’alimentation de précision. « La partie engraissement représente 60 % à 65 % du coût de production. Notre objectif est d’avoir des résultats de recherches pour les producteurs de porc du Québec. On trouve des solutions pour réduire les coûts de l’alimentation et des façons d’optimiser le confort des animaux. Un animal qui est bien, c’est un animal qui va être performant », explique Francis Pouliot, chargé du projet au CDPQ.

Plusieurs partenaires se grefferont aux chercheurs de la station portneuvoise. « On fait nos propres projets. On travaille aussi avec l’Université Laval, avec agriculture Canada, avec la Faculté de médecine vétérinaire et aussi pour des partenaires privés qui veulent essayer ou homologuer des produits. L’impact que l’on a sur l’industrie est assez important en termes de recherche. Au niveau mondial, on travaille avec des collaborateurs en France. On est parmi les organisations de recherche les plus proactives », souligne M. Pouliot.

La Station est équipée de 20 silos. Photo : Stéphane Pelletier

Installation de haut niveau

« C’est probablement la ferme la plus sophistiquée au monde pour effectuer des recherches en engraissement. On ne voit pas ça ailleurs. Ici, c’est ce qui va se rapprocher le plus d’une vraie ferme commerciale, mais avec des équipements et des installations de recherches d’un très haut niveau », résume Alain Lefebvre, copropriétaire et président de Jyga technologies. Depuis 30 ans, son entreprise de Saint-Lambert développe des systèmes informatisés pour alimenter les porcs. Ces systèmes sont distribués dans une quarantaine de pays.

Jyga technologies coopère avec la station de Deschambault-Grondines afin de développer des solutions pour alimenter individuellement les porcs. « C’est de donner le bon aliment au bon cochon. Un cochon qui est gros n’a pas les mêmes besoins qu’un petit cochon. Cela évite d’avoir des rejets dans l’environnement. Par exemple, si l’on donne trop de protéines, cela fait de l’azote. On veut minimiser nos rejets à ce niveau », laisse savoir M. Pouliot.

Alain Lefebvre, copropriétaire et président de Jyga technologies et Francis Pouliot, chargé du projet au CDPQ. Photo : Stéphane Pelletier

Production et environnement

Ces recherches visent notamment à diminuer le coût de production des porcs tout en diminuant, à titre d’exemple, le phosphore ou l’azote que l’on retrouve dans le lisier des animaux. « On va avoir un projet sur l’environnement avec l’IRDA (Institut de recherche et de développement en agroenvironnement) qui va être dans les salles Bioclim. On va essayer des robots laveurs qui vont siphonner le lisier dans les daleaux pour voir les impacts sur les émissions de gaz. Il va y avoir des tests sur les luminaires », ajoute-t-il.

Afin d’aider les producteurs à faire face aux changements climatiques, la salle Bioclim permettra d’expérimenter des solutions pour affronter les périodes de chaleur. « On veut essayer de trouver des solutions au niveau du brassage de l’air. On va aussi avoir des gicleurs pour humidifier les animaux. Également, on peut travailler au niveau de l’alimentation pour réduire le stress thermique sur les animaux », indique M. Pouliot.

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