Saint-Raymond a connu environ 70 inondations depuis sa fondation en 1842. Au lendemain de l’inondation historique du printemps 2014, ce dossier est devenu une priorité pour le maire de l’époque, Daniel Dion, et le conseil municipal, afin de trouver des solutions. Le court documentaire-exposé La recette Saint-Raymond pour contrer les inondations raconte cette histoire de son début à aujourd’hui.
« Depuis plus de 10 ans maintenant, la rivière Sainte-Anne est un laboratoire à ciel ouvert pour l’étude des inondations par embâcle de glace. Depuis plus de 10 ans, nous avons la chance, à Saint-Raymond, de compter sur le soutien du gouvernement du Québec pour mettre en place des mesures qui viennent réduire les risques d’inondation. Si la catastrophe a eu un impact à la suite des événements, ce sont les décisions et les actions de la Ville, jumelée à la concertation de nombreux partenaires, qui ont amené ce vent de changement. Le Comité rivière est le point de départ de tout ce que l’on a accompli dans les 10 dernières années. Ce soutien est devenu un investissement, car nous avons pu intervenir en amont de la problématique en venant diminuer les sommes colossales souvent attribuées aux dégâts post-inondation », a résumé le maire de Saint-Raymond, Claude Duplain. « Il faut une passion et une résilience interne pour passer à travers toutes ces épreuves et les tourner en opportunités », a ajouté Isabelle Thomas, professeure titulaire à l’école d’urbanisme et d’architecture du paysage Université de Montréal et directrice de l’équipe de recherche ARIaction, Université de Montréal.
Les caissons de drave. Photo : Offerte par la Ville de Saint-Raymond
Exemple provincial
Plusieurs intervenants étaient donc présents pour le dévoilement du documentaire qui s’est tenu le 6 mai au Cinéma Alouette. D’une durée de 9 minutes 30 secondes, il met de l’avant des mesures qui ont été mises en œuvre pour diminuer les inondations, en plus de présenter le rôle des différentes organisations qui ont été mises à contribution dans la démarche. « C’était un autre monde. On ne venait pas ici pour faire quelque chose qui avait déjà été fait. On ne venait pas faire une route. On venait ici avec des idées et il fallait les transformer. La recherche avait fait son bout. Maintenant, c’était le temps de la mise en œuvre. Ça devenait un projet. Ça devenait une aventure. Ici, je n’ai jamais vu autant de persévérance. La ville de Saint-Raymond est un exemple provincial. Vous avez aussi fait rayonner mon ministère parce qu’on avait toujours donné de l’argent pour des dommages et, pour une fois, je pense qu’on avait contribué à la protection des personnes », a laissé savoir Josée Pelland, conseillère en gestion des risques naturels au ministère de la Sécurité publique (MSP).
Vivre la rivière
Le documentaire présente plusieurs éléments qui ont rendu possible le succès de la démarche de réduction des risques d’inondations à Saint-Raymond. « Nos petits enfants pourront voir ce documentaire et comment Saint-Raymond a travaillé et par où on est passé. Au lieu de subir la rivière, maintenant, on peut vivre la rivière », a indiqué le maire.
Claude Duplain a également souligné la participation de tous les acteurs et la concertation de nombreux intervenants, autour du sujet des inondations, qui se retrouvent dans le documentaire. Des analyses, des études et des mesures ont été mises en place et ont fait leurs preuves. L’estacade de sapins et le seuil rocheux, le système de retenue des glaces, les aménagements au barrage estacade et le dragage en amont, la réfection d’une digue et l’enlèvement des caissons de drave en sont des exemples. « On avait 6 M$ pour effectuer le travail. Après 5 à 6 ans, on a fermé le budget avec 6 M$. Il y a eu une diminution des risques d’inondation par glace de l’ordre de 50 % à 60 %. C’est un résultat qui est mesurable. Il reste un travail à faire et le plan de match est en train de se dessiner », a mentionné Claude Beaulieu, ingénieur hydraulicien senior et directeur de projet du groupe Synergis.
Le documentaire présente plusieurs éléments qui ont rendu possible le succès de la démarche de réduction des risques d’inondations à Saint-Raymond. Photo : Offerte par la Ville de Saint-Raymond
La suite
« En 2025, nous sommes dans la continuité. Les rencontres et la participation de spécialistes sont essentielles. Il y a toujours place à l’ajout de travaux et de mesures qui viendront réduire les risques d’inondations à Saint-Raymond. Le mur de pierre au centre-ville. Du côté sud, il y a un risque d’affaissement. Le derrière est vide. Ce n’est pas urgent pour demain matin, mais il va falloir le refaire dans le futur. Il y a aussi le barrage de la Chute-Panet. La ministre des Affaires municipales nous a promis un autre 10 M$ pour mettre sur la rivière. C’est sur des projets que l’on va présenter et sur l’acceptation du Programme de résilience et d’adaptation face aux inondations », a ajouté le maire.
