Enfin il est à nouveau temps de jardiner, de mettre les mains à la terre. La neige a fondu laissant le sol à découvert et toutes les plantes se sont réveillées.
» Au mois de mai après le dur hiver » comme chantait Félix Leclerc.
Toute la vie est là sous nos pieds, provoquée, déchaînée par la lumière et la chaleur du soleil. Qui l’eut dit! Tout verdit, tout reprend ses droits, le miracle est possible à nouveau. Pourtant nous n’en voyons qu’une infime partie. C’est sous la terre que tout se passe. Tout ce que nous ne voyons pas, sans qui la nature n’existerait pas.
À l’image de nos sociétés où se côtoient les imposteurs, les menteurs, les profiteurs, la racaille, les bandits de tout accabit et les généreux et généreuses, les êtres de cœur, les ampathiques et les sympathiques. Ceux et celles qui donnent, ceux et celles qui se donnent, qui pardonnent, qui font la part des choses, là dans l’ombre le tissus humain s’entremêle et reconstruit sans cesse la trame d’un monde de justice, sensé et fécond.
Pourtant les agents de la noirceur interlope s’affairent sans cesse à tout déconstruire, à tout falsifier, à leur profit. Des autocrates délirants font présentement main basse sur le fruit du labeur des honnêtes gens. Certaines périodes, voire certains cycles sont dramatiques, angoissants même. Mais ils n’y arriveront pas, à long terme, la bonté et la solidarité du monde reconstruira le tissu du vivant, de la générosité, du civil.
De même, sous la verdure généreuse, là juste en dessous, tout se joue pour nous offrir la plénitude. Une faune diversifiée et riche s’affaire à la créer. Les insectes, les bactéries, les champignons, sans oublier les vers de terre (les employés de l’année) travaillent d’arrache-pied pour recréer toute cette manne.
Les lombrics aèrent le sol, améliorent le drainage et décomposent la matière organique si indispensable aux plantes. Les champignons bénéfiques(mycorhizes) leur offrent les nutriments si vitaux. Les bactéries libèrent de l’azote et du phosphore, gage de santé bourgeonnante.
Laissons-les vivre et travailler bénévolement pour nous. Ne tuons rien avec l’artillerie du chimique. Soyons vecteurs de paix. Les agents bénéfiques veillent au grain, dans l’ombre, ils vaincront si nous sommes solidaires et patients avec eux. Voyons la forêt qui prend soin d’elle-même, la faune souterraine s’en occupe.
Il est des enseignements comme de l’air qu’on respire, c’est gratuit.