Il y a des rêves que l’on décide de concrétiser un peu plus tard dans sa vie. Il y a aussi des sauts qui demandent plus d’audace que d’autres. C’est le cas pour la Pontrougeoise Veronique Parke Bédard qui, à l’âge de 38 ans, a décidé de quitter son emploi pour rejoindre le circuit professionnel de beach tennis.
Le beach tennis est un sport en pleine expansion sur la scène internationale. Réglementé par la Fédération internationale de tennis (ITF), il combine des éléments du tennis traditionnel et du volleyball de plage. Se jouant en double, il se distingue par la rapidité du jeu et la balle ne doit jamais toucher le sol. Ce sport pourrait même être présent aux Jeux olympiques d’Australie en 2032.
Les débuts
Ancienne joueuse de tennis de haut niveau, Véronique Parke Bédard a notamment étudié en sport-études à l’école Cardinal-Roy de Québec. Après une année au Cégep Garneau, elle quitte le Québec. « Contrairement à aujourd’hui où le programme s’est développé, il n’y avait pas d’alternatives intéressantes locales pour poursuivre le tennis. Je suis allé aux États-Unis comme plusieurs autres gars et filles. J’ai fait mes études universitaires en finance et commerce international à Illinois State University entre 2004 et 2009. Après, j’ai commencé à travailler », résume-t-elle
C’est en novembre 2021, lors d’un voyage à Aruba, que la passion du tennis remonte en elle. Véronique y découvre pleinement le beach tennis, un sport dont une amie lui avait parlé. « Finalement, je suis restée à Aruba pendant trois mois. C’est là que la flamme s’est allumée. » D’abord curieuse, puis complètement conquise, elle se hisse rapidement parmi les meilleures joueuses canadiennes. Capitaine d’Équipe Canada aux championnats panaméricains de 2023 et 2024, elle atteint un sommet mondial en se classant 139e. « Quand je suis à Québec, je ne peux pas jouer. Il n’y a pas d’infrastructures en hiver et c’est difficile à adapter en été. Entre mon premier coup de foudre à Aruba en 2021 et les deux années suivantes, la seule manière pour moi de jouer était de me déplacer dans un autre pays où il y avait du beach tennis », explique Véronique qui a fait un grand choix dans sa vie.
Véronique Parke Bédard et sa partenaire de jeu, Rebeka Zalesakova. Photo : Offerte par Véronique Parke Bédard
Débat interne
En octobre 2024, après des mois d’hésitation, elle prend une décision audacieuse et décide de consacrer sa vie au beach tennis. « Je laissais le temps passer un peu. Je me disais que c’était un truc que j’aime, mais après quelque temps l’idée allait s’estomper. Je continuais de l’avoir en tête et j’étais toujours curieuse de savoir quel niveau je serais capable d’atteindre si j’étais dans un endroit où s’entrainer était possible. C’est toujours le débat interne dans notre tête entre un peu fou ou être raisonnable. Pendant des mois, j’en ai discuté. J’aurais aimé travailler à distance, mais ce n’était pas possible. Je me suis dit que j’allais faire confiance en la vie. J’ai décidé de faire le saut en octobre dernier pour me donner une chance de vivre l’expérience, de m’entrainer, de vraiment suivre les tournois, de jouer régulièrement, de trouver une partenaire de jeu, même si je suis très tard, entre guillemets, dans ma carrière pour me lancer dans un nouveau sport », laisse-t-elle entendre sur sa décision de plonger dans l’aventure.
Lors des Jeux panaméricains. Photo : Offerte par Véronique Parke Bédard
Chanceuse, elle trouve rapidement une partenaire de jeu, Rebeka Zalesakova, et son carnet devient une véritable carte du monde. « Depuis octobre, on a fait le Portugal, Aruba, on est allé à Chypre, on a fait une semaine d’entrainement à Barcelone, on est allé en Thaïlande et aux Philippines. Je suis allé en Floride. Présentement, on est au Brésil et l’on s’en va en Argentine. On n’a pas de titres ensemble. Par contre, on a réussi à atteindre plusieurs finales », résume-t-elle.
Véronique Parke Bédard lors d’une compétition. Photo : Offerte par Véronique Parke Bédard
Profiter de l’expérience
L’objectif de Véronique est de profiter pleinement de l’expérience. « J’ai 38 ans. Je ne suis pas en début de carrière et je suis réaliste. Si je suis capable de percer le top 100, je vais être super contente, mais ce n’est pas là-dessus que je suis fixée. Dans le tennis, je n’ai jamais fait la transition vers le niveau pro. Je n’ai jamais vécu l’expérience d’être sur le circuit professionnel d’un sport. Mon objectif est d’en profiter à fond, de faire durer l’expérience le plus possible, de m’améliorer et de voir ce que je suis capable d’accomplir », indique-t-elle.
La prochaine étape de son périple sera le circuit européen à l’été. D’ailleurs, elle est à la recherche de commanditaires pour l’aider à poursuivre son aventure. Cela peut être sous forme de dons en argent, de commandites ou de points aéroplan pour ses nombreux billets d’avion. « Pour l’instant, c’est mon portefeuille qui me finance. Je suis certaine qu’il y a quelqu’un quelque part qui a un esprit philanthrope et qui trouve ça cool qu’une fille de 38 ans décide de partir à l’aventure dans un sport », laisse-t-elle entendre. Il est possible de la rejoindre au veroniquepb@gmail.com et de visiter son compte Instagram au vero_parke.