Tout allait de soi. C’était un voisin immédiat et nous étions atteints du syndrome Elvis Gratton : ce voisin était BIG et il l’avait l’affaire ! Pourquoi chercher ailleurs d’autres relations de voisinage ? Il a fallu l’irruption sur la scène d’un dirigeant dont la folie chambarde toute la planète pour mettre à nu notre naïveté et notre candeur. Ce Néron du nouveau monde a déchiré le voile du mythe et nous voila face à la réalité : ce modèle n’en était pas un et il ne servait qu’à rendre les riches plus riches.
Au fil des ans, les ultras riches à la recherche folle de profits à tout prix, ont désindustrialisé et externalisé l’économie de leur propre pays au détriment d’une population qui s’est appauvrie. Ils ont privilégié l’éducation privée inaccessible à la classe moyenne, sous-financé le système public d’éducation, créé un système de santé où une hospitalisation et une chirurgie peut vous coûter votre maison et où l’espérance de vie a reculé de quatre ans dans une grande partie du pays. Alors, au lieu de faire leur propre révolution intérieure, ils ont recours à une politique impériale. D’où le chaos économique actuel dont nous payons la note.
Du côté des experts, une solution au moins fait l’unanimité : il faut diversifier les marchés, rechercher de nouveaux voisins. Sans négliger l’Amérique latine ou l’Asie, il semble qu’il nous serait naturel de privilégier l’Europe. C’est là que nous retrouvons une société identique à la nôtre à bien des égards. Une trentaine de pays dont plusieurs se sont développés dans un contexte géographique et climatique semblable à celui du Québec. Des pays où l’on accorde beaucoup d’importance au bien commun et qui trônent au palmarès des gens heureux.
Il va sans dire toutefois que, pour nous Québécois, la tête de pont dans le renforcement des liens avec l’Europe, demeure la France. Avec la mondialisation, notre survie comme peuple francophone passe par une augmentation de nos liens avec la mère-patrie dans tous les domaines. Sur le plan économique, notre gouvernement semble l’avoir compris. Cela est vrai pour la France mais aussi pour toute l’Europe. Le 18 mars dernier, la ministre Martine Biron, après l’envoi d’une lettre d’intention un mois plus tôt, a initié des démarches pour que le Québec puisse obtenir le statut de partenaire au sein du Comité des régions de l’Union européenne. Un bon pas dans la bonne direction.