Dans le dossier de l’acquisition éventuelle du Manoir Juchereau-Duchesnay, la Ville de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier a adopté, le 3 mars dernier, un règlement sur l’exercice du droit de préemption d’immeubles concernant le territoire incluant le domaine seigneurial.
La propriétaire désire se départir du domaine et a mandaté une agence immobilière pour la vendre.
Toutefois en vertu de son droit de préemption, la Ville a maintenant le privilège d’égaler toute offre d’achat soumise pour la vente de l’immeuble.
Des discussions sont d’ailleurs en cours depuis plusieurs années dans ce dossier, mais il y a un grand écart à combler avant d’en arriver à une entente. La Ville de Sainte-Catherine-de-la-Jacques souhaite se porter acquéreur du Manoir Juchereau-Duchesnay, mais le prix demandé est considéré trop élevé.
Suite à des démarches entreprises en 2015 par la Ville, la MRC de La Jacques-Cartier et la Corporation du site de la seigneurie de Fossambault en vue d’acquérir le Manoir et ses dépendances, la Ville a engagé un évaluateur indépendant. L’évaluateur de la Ville a estimé la valeur de la propriété à environ un million de dollars. Mais la propriétaire a fixé son prix de vente à près de 2,8 millions. En outre, l’acquéreur devra assumer les investissements nécessaires à sa restauration. Il s’agit donc d’un projet qui pourrait représenter plusieurs millions.
Des auteurs célèbres
L’écart plus que considérable a fait achopper la démarche, mais la Ville n’a pas abandonné pour autant son intérêt pour l’acquisition de ce domaine qui mérite d’être protégé. Le Manoir Juchereau-Duchesnay a une valeur d’âge et d’intérêt historique. Outre la pièce maîtresse que représente le Manoir, on y retrouve les vestiges d’un moulin banal et d’un chauffoir à grains. Mais l’un des intérêts les plus notables de cet endroit est son association à deux des écrivains les plus célèbres du Québec. Le poète Hector de Saint-Denys Garneau y a vécu, et sa cousine, la romancière Anne Hébert, y a séjourné.
Le presbytère
Par ailleurs, la Ville de Sainte-Catherine-de-la-Jacques a d’autres projets sur la table comme celui du presbytère, un autre bien qui est lui-aussi cité et qu’il faut également protéger.
Pour l’instant, il n’y a pas de décision de prise. La Fabrique ne veut pas donner son presbytère, mais se dit ouverte à des échanges de services pour la valeur. Ce qui veut dire que la Ville n’aurait pas nécessairement à décaisser dans ce cas. Selon le porte-parole de la Ville Marcel Grenier, le conseil va devoir décider dans un avenir rapproché quel projet prioriser.
Manoir bien conservé
Construit en 1847 sur un terrain de 23 hectares et propriété de Mme Odette Deschênes Dick, le Manoir Juchereau-Duchesnay est le bâtiment principal de l’ancienne seigneurie de Fossambault.
Selon un écrit de la Société d’histoire catherinoise, la structure du Manoir est bien conservée, notamment la fenestration, les murs de pierre et les volumes. Rappelons qu’en 2014, la Ville avait réalisé les démarches pour la citation de la propriété au Répertoire du patrimoine culturel du Québec. De son côté, le gouvernement du Québec a le pouvoir de classer l’immeuble, ce qui apporterait une protection accrue au site.