Effondrement moral, politique et bientôt économique des États-Unis ; les droits civiques bafoués ; des politiques de protection de l’environnement effacées ; des années de luttes féministes annulées ; prolifération des régimes totalitaires : les crises se succèdent en se superposant. Il nous reste la conscience, cette faculté de distinguer le bien du mal qu’ aucun régime politique ne peut nous enlever. Mais cette conscience doit être renforcée et armée pour combattre les fauteurs de crises. Pour y arriver, trois étapes sont nécessaires, les trois « s’in ».
Première étape : s’indigner. C’est le degré 0 de la conscience, son plancher. L’indignation se manifeste lorsqu’on se dit devant une certaine situation : « c’est injuste ! » ou « ça na pas de bon sens ! », « c’est inhumain ! », « c’est inacceptable ! » etc. Mais se le dire au fond de soi, c’est de l’indignation inerte qui peut s’apparenter à de l’indifférence. Il faut ajouter son indignation à celle des autres. Il faut que les autres autour de soi sachent qu’ils ne sont pas seuls à s’indigner.
Deuxième étape : s’informer. Si je m’indigne devant une situation inacceptable ou injuste, j’ai le devoir de comprendre les causes de ce qui est injuste. Je ne peux y arriver sans prendre le temps de m’informer, ce qui est différent de simplement « être informé ». S’informer est un acte délibéré : je cherche et je choisis les sources fiables de l’information, celles qui s’appuient sur les travaux de celles et ceux qui ont étudié le sujet. Et, surtout, je m’applique à distinguer les faits des opinions en me méfiant des grandes gueules qui claironnent des solutions simplistes à des problèmes complexes.
Troisième étape : s’impliquer. C’est en m’impliquant que je mets en marche ma conscience. Je le fais à ma mesure, avec mes compétences, avec mes limites. Je peux devenir membre d’une association, accepter un poste au sein de celle-ci, Ou encore, compte tenu de ma situation, simplement ajouter mon nom à une pétition. Lorsqu’on annonce une manifestation, je ne me contente pas de compter sur les autres, je me compte et j’ajoute ma personne aux autres.
