Dernière nouvelle alors que je commence à écrire ce billet : à Washington, une juge fédérale vient de qualifier un geste présidentiel de complètement revanchard et se dit atterrée par ce comportement irresponsable. De quoi s’agit-il ? Trump vient de signer un décret interdisant au gouvernement de donner des contrats à un cabinet d’avocats dont le crime est d’avoir eu comme cliente, il y a plusieurs années, Hilary Clinton, son adversaire à l’élection de 2016. Dans sa démence, Trump qualifie ce cabinet de risque pour la sécurité nationale et interdit même à l’État de faire affaires avec les clients de ce cabinet.
Il s’agit d’un exemple, le dernier en date, qui ne laisse plus aucun doute (s’il y en avait encore !) sur l’état mental de ce dangereux psychopathe. Comment expliquer le fait qu’on le prenne encore au sérieux ? J’ai consulté un ami psychologue qui m’a référé aux travaux de Carl Yung, un médecin et collègue de Freud. Yung développe un concept intéressant et plutôt inquiétant, celui de la contagion psychique. À cette époque, la croissance du fascisme et l’adhésion d’une large proportion de la population allemande à cette idéologie constituait un bel exemple de contagion psychique sous l’emprise d’un seul individu, Adolf Hitler.
Heureusement, des yeux commencent à se dessiller : un regroupement de plusieurs dizaines de professionnels de la santé mentale ont sonné l’alarme ; un regroupements de prix Nobel en sciences s’est joint à une coalition de responsables scientifiques et d’universitaires américains pour alerter l’opinion publique et les médias en général : hier soir, le plus prestigieux des commentateurs médiatiques, Laurence O’Donnel, a fait la liste des derniers gestes aberrants du président en qualifiant chacun d’eux d' »insane ». Il n’y a qu’un mot français pour traduire ce terme dans le dictionnaire anglais-français : fou !
Y aura-t-il suffisamment de garde-fous pour éviter le pire devant une population largement victime de contagion psychique ? Qu’attendent les élus républicains pour se faire pousser une épine dorsale et vaincre la peur qui les paralyse ? L’histoire devrait leur rappeler qu’il a suffit d’un seul homme profondément dément pour conduire le monde à la deuxième guerre mondiale. Et, qu’à cette époque, cet homme n’avait pas entre les mains, les clés d’un arsenal d’armes atomiques. Trump, lui, les a.