On raconte que, sans la guerre, les êtres humains n’auraient jamais senti le besoin d’inventer le mot paix. De même, c’est la maladie qui a fait apparaître le mot santé. Le négatif précède souvent le positif. Il aura fallu l’irruption sur la scène mondiale d’un dictateur américain à l’âme basse, très basse, pour nous faire redécouvrir la valeur de la démocratie. C’est l’indécence de Trump qui nous a fait vouloir plus de décence dans les rapports entre humains.
Devant l’ignorance crasse de ce grossier personnage, on est incités à repousser les limites de nos propres connaissances. À force d’entendre les mensonges sortir de sa bouche plus vite que les balles d’un fusil mitrailleur, on redécouvre la valeur de la vérité. À voir le chaos dans lequel des milliardaires ont organisé sa mise en oeuvre par un triste pantin pour mieux soumettre l’État de ce pays ami, nous fait chérir les garde-fous que nous avons mis en place.
En somme, le seul fait de faire le contraire de tout ce que l’idiot en chef des États-Unis fait ou dit est un gage de bonne vie. Par exemple, manifester de l’empathie envers une personne souffrante ou en peine est un signe d’une certaine bonté qui nous habite et qui est totalement absente chez Trump. On peut aussi poser un geste que ce milliardaire au pouvoir immense est incapable de faire, comme, par exemple, prendre un livre, l’ouvrir et en lire les premières lignes : tous ses proches collaborateurs vous le confirmeraient.
Nier Trump, c’est cultiver une amitié avec une personne sans vous demander si cette personne peut vous rapporter quoi que ce soit, encore moins de l’argent. Nier Trump c’est voir l’humanité et souvent l’humilité chez ceux que ce monstre appelle si gratuitement et faussement des « losers ». Nier Trump, c’est savoir que la beauté des choses ne pourra jamais s’acheter ou se vendre. Nier Trump, c’est ne jamais oublier que nous sommes mortels et que tout pouvoir sur autrui se dissout dans la mort. Nier Trump, c’est être heureux en attendant.