Nous avons tous perçu ce regain de patriotisme canadien depuis que le Canada subit cette agression gratuite et absurde de la part du président-criminel américain. Un peu comme les nations européennes qui ont mis de côté leurs différends, le temps de répondre à l’unisson aux attaques frontales de Trump, nous avons, de ce côté de l’Atlantique, uni notre nation à celle qui constitue le reste du Canada devant un ennemi commun. Malgré le fait que cette autre nation au Canada a imposé à la nôtre, une constitution que nous n’avons jamais signée, nous avions intérêt à nous unir dans les circonstances.
Je n’ai personnellement, comme beaucoup de Québécois, aucune fibre canadienne qui vibre en moi. Ni aujourd’hui ni hier, et ce, depuis toujours. Mais je suis conscient de l’utilité d’une force commune circonstancielle lorsque le besoin s’en fait sentir. Qu’on me comprenne bien : je n’exprime ni ne ressens aucune animosité envers le peuple de la nation canadienne. J’affirme toutefois que le régime politique dans lequel on nous a forcés de fonctionner joue en notre défaveur et que nous aurions mutuellement avantage à négocier un partenariat fondé sur l’égalité des deux nations.
En attendant ce jour, malgré nos différences fondamentales, tant culturelles, sociales, linguistiques et économiques, il est dans notre intérêt mutuel de nous entendre sur la stratégie de défense de nos valeurs. Cet exercice est aussi riche en enseignement pour la suite des choses, car Trump n’est que de passage dans ce monde. Et aujourd’hui c’est déjà le commencement de demain. La vie continue malgré Trump, ce nuage sombre au-dessus de toutes nos têtes. Il y a eu des élections ailleurs au Canada et il y en aura sûrement bientôt au niveau fédéral. Nous avons, nous, en tant que Québécois, à faire des choix.
L’élection fédérale est l’occasion la plus proche. Certaines lois québécoises votées par notre Parlement, notamment celle sur la laïcité, sont contestées par Ottawa avec notre argent. Quelle sera l’attitude des différents partis sur cette question? Plus fondamentalement, il y a la reconnaissance claire et précise de notre statut de nation au sein de la fédération actuelle. Pour l’instant, sauf le Bloc, les partis fédéraux nous considèrent plus comme région comme une autre que comme nation. Où ira notre patriotisme ?
