Le 6 février, la MRC de Portneuf et la MRC de Lotbinière ont annoncé le début d’une étude de préfaisabilité relative à l’implantation d’une navette fluviale interrives − pour cyclistes et piétons −, qui relierait les rives nord et sud du Saint-Laurent. Nous avons résumé ce projet dans notre édition du 12 février.
Cette annonce a assurément amené plusieurs de nos lecteurs et lectrices à se remémorer de très beaux souvenirs du temps où ils sont montés à bord du dernier traversier ayant assuré la navette entre la région de Portneuf et celle de Lotbinière : le Lotbinière II. Retour sur cette époque…
Liens qui remontent au 19e siècle
De part et d’autre des rives du Saint-Laurent, les villages côtiers de Portneuf et de Lotbinière entretiennent des liens étroits depuis fort longtemps. Pour le village de Lotbinière, le lien naturel se crée avec celui de Deschambault. Au 19e siècle, on y traverse en chaloupes, en goélette ou sur les ponts de glace qui se forment au niveau de l’église du village de Lotbinière et, plus à l’est, au moulin du Domaine.
Puis, dès le début du 20e siècle, c’est l’âge d’or des bateaux à vapeur. L’Étoile et le Sainte-Croix, deux des plus célèbres de ces navires, assurent le déplacement sur le fleuve de Saint-Jean-des-Chaillons jusqu’à Québec. Ces bateaux de plaisance s’arrêtent à différents quais, notamment ceux de Cap-Santé, Platon, Deschambault, Lotbinière et Grondines. Beaucoup de personnes utilisaient le bateau à vapeur l’Étoile pour participer à des pèlerinages ou pour aller vendre des provisions aux marchés de Québec.
Bénédiction du Lotbinière II en juillet 1960. Photo : Fonds Henri Sauvageau, Centre d’archives régional de Portneuf
Le Lotbinière II
Plus récemment, Deschambault et Lotbinière ont été reliés par le Lotbinière II, un traversier immatriculé en 1959 et géré par la société Traverse Lotbiniere Deschambault Ferry Inc., dont l’embarcadère était situé tout près de l’hôtel Au Vieux Bardeau. Cette traverse, opérée par le capitaine Roger Leclerc, facilitera le transport des personnes et des biens jusqu’en 1986. La liaison entre les deux rives s’effectuait en saison estivale, selon les marées et la demande.
L’embarcadère pour monter à bord du Lotbinière II était situé tout près de l’hôtel Au Vieux Bardeau. Photo : Gracieuseté
Encore en service !
Selon quelques témoignages, la dernière traversée du Lotbinière II, entre Deschambault et Lotbinière, aurait eu lieu à l’été 1986, probablement le 13 août.
Par ailleurs, selon René Beauchamp, un passionné du monde des traversiers, le Lotbinière II a par la suite été en service de 1987 à 1989 entre Saint-Antoine-de-Tilly et l’Île Madame afin de transporter des matériaux servant à la construction d’un chalet et de dépendances de Laurent Beaudoin, propriétaire de l’île Madame, située à la pointe est de l’Île d’Orléans. Rappelons que M. Beaudoin a été président du conseil d’administration de Bombardier jusqu’en 2015.
À l’été 1988, la Société Inter-Rives de l’Île-Verte achète, au coût de 17 500 $ le Lotbinière II afin qu’il assure le service entre la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, soit l’Île Verte, et la municipalité riveraine de l’Isle-Verte. Le 8 juillet 1990, la traverse est officiellement inaugurée avec Le Lotbinière II, nouvellement rebaptisé La Richardière. En 2014, il a été remplacé pour cette traverse par le NM Peter-Fraser. La Richardière est actuellement propriété de R.J.G. Construction Ltd de Saint-Jean, Terre-Neuve.
Histoire de la traverse Deschambault-Lotbinière. Photo : Offerte par René Beauchamp
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