Intelligence artificielle : les métiers les plus à risque

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Par Stéphane Pelletier
Intelligence artificielle : les métiers les plus à risque
Un secteur touché dans la vente est celui de caissiers et caissières. (Photo :   Stock-image)

L’avènement de l’intelligence artificielle (IA) vient bousculer la vie des travailleurs et des entreprises en raison de son implantation. Plusieurs secteurs seront touchés et certains emplois seront plus rapidement impactés que d’autres.

Dans un rapport de 44 pages, l’Institut du Québec, en collaboration avec le Centre des compétences futures, a identifié ceux qui sont plus vulnérables à l’automatisation et au déploiement de l’intelligence artificielle.

Améliorer les capacités

Il est également précisé que l’intégration de ces technologies s’orchestre dans un marché de l’emploi marqué par la rareté de main-d’œuvre et d’importantes difficultés de recrutement dans certains secteurs. Dans ce contexte, remplacer des emplois moins attractifs au niveau des salaires et des conditions de travail peut être vu comme une opportunité.

Au Québec, 12 % des entreprises ont l’intention d’adopter des applications d’intelligence artificielle au cours de la prochaine année. L’expérience a aussi montré que les technologies les plus prometteuses pour la société sont celles qui améliorent les capacités humaines plutôt que de les remplacer.

« Environ 810 000 Québécois et Québécoises, soit 18 % de la population active, travaillent ou cherchent un emploi dans les 96 professions identifiées comme étant vulnérables à l’automatisation », déclare Emna Braham, présidente-directrice générale de l’Institut du Québec. Le rapport note que 59 % des gens qui travaillent dans la fabrication et les services d’utilité publique sont menacés par l’automatisation, notamment, des systèmes de contrôle numérique centralisé et la supervisions à distance.

En agriculture et ressources naturelles, 47 % des ouvriers et ouvrières spécialisés dans l’élevage peuvent se voir affectés par les systèmes automatisés d’alimentation et de traite, ainsi que la surveillance de la santé animale par analyse d’images et de sons. Au niveau des métiers administratifs, le chiffre est de 27 %. Ceux-ci sont notamment affectés par l’analyse automatique des anomalies dans les transactions et détection des fraudes opérateurs.

Vente et services

Les principaux secteurs touchés dans la vente et les services sont ceux de caissiers et caissières et de serveurs et serveuses. Les caisses libre-service et les robots serveur en sont la cause. Ici, les jeunes de 15 à 24 ans sont davantage à risque.

« La situation est cependant plus préoccupante pour ceux qui ne poursuivent pas d’études et qui souhaitent faire carrière dans des emplois vulnérables à l’automatisation. Chez les adultes de 25 ans et plus, ce sont les travailleurs sans diplôme qui sont le plus à risque : 27 % d’entre eux occupent ou recherchent un emploi dans une profession vulnérable », explique Anthony Migneault, économiste principal à l’IDQ.

Bon nombre de travailleuses et de travailleurs considérés à haut risque d’être remplacés par les nouvelles technologies devront donc changer de carrière. Même si certains n’auront pas à se reformer sur une longue période, l’automatisation peut cependant représenter une menace bien plus définitive. Ce phénomène est déjà à l’œuvre dans les hôtels où l’on a remplacé les réceptionnistes par un service d’accueil automatisé.

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